« Je ne peux pas me plaindre »
Malgré les chamboulements liés à la crise sanitaire, Vincent Abril a enchaîné les courses sur deux fronts. Le Monégasque trace le bilan avant l’ultime virage ce week-end au Castellet
Dimanche, pour lui, ce sera déjà le e temps d’une valse endiablée, à nulle autre pareille. Moins de quatre mois après le top départ bien plus tardif que prévu de sa saison , du côté d’Imola, Vincent Abril posera alors le point final sur la piste des Km du Paul-Ricard, épilogue varois du GT World Challenge Europe Endurance courue dans une bulle % étanche, sans spectateurs ni médias. Que ce soit avec Maro Engel et Luca Stolz dans le camp Mercedes AMG, ou en compagnie de l’ami Louis Prette côté International GT Open, où la Ferrari n° du team AF Corse s’est octroyée quatre victoires avant une conclusion en queue de poisson, l’insatiable Monégasque d’adoption ( ans) a mis les bouchées doubles.
Vincent, sur le front de l’International GT Open, où vous apparaissez au e rang final pour l’instant, savez-vous quand sera jugé l’appel de l’équipe AF Corse ?
Il paraît qu’on aura une réponse en février . Impossible de vous le certifier. C’est la première fois que je suis concerné par une affaire de ce genre, donc je ne sais pas vraiment combien de temps dure une telle procédure.
Avec Louis, vous pensez pouvoir être couronnés sur tapis vert ?
Le dossier constitué par AF Corse ne porte pas uniquement sur ce qui s’est passé lors du dernier weekend à Barcelone. L’équipe estime que la saison a été jalonnée de plusieurs injustices, qu’il y a matière à contester. On verra. Moi, je reste concentré sur mon métier de pilote.
À propos de l’accrochage pour lequel vous avez reçu une pénalité de dix places après l’ultime course, nourrissez-vous des regrets ?
Non, aucun regret. Pour être titré, il fallait impérativement dépasser nos rivaux directs et gagner en les devançant d’au moins secondes. Dans les lignes droites, rien à faire ! Avec la balance de performance en vigueur, on perdait deux ou trois longueurs malgré l’aspiration. La seule issue, c’était de les surprendre dans un virage où l’on ne double pas habituellement. Voilà, Louis et l’équipe méritaient que je tente quelque chose.
Ils m’avaient d’ailleurs encouragé à donner le maximum. Vu le contexte assez lourd, dans cette ambiance électrique, pas question de finir derrière sans avoir essayé.
Nous étions tous d’accord.
Quelle que soit l’issue, votre bilan demeure tout de même très positif ?
Absolument. Au départ, on voulait être dans le match. La spectaculaire progression de Louis en l’espace de six week-ends, trois mois à peine, démontre que le travail accompli à ses côtés par Stéphane Ortelli et moimême a produit ses fruits. S’il ne possède pas encore le coup de volant d’un pilote d’usine, très clairement, il peut passer au niveau supérieur.
Dans quel domaine se situe le principal bond en avant ?
La qualif’ ! Lors de la manche d’ouverture, en Hongrie, un circuit qu’il découvre, certes, Louis est à plus d’une seconde de la pole. Quand vous passez d’une Ferrari version Challenge à une GT, la marche s’avère haute. Pour se familiariser avec l’aéro, d’abord. Et surtout pour trouver le pic de performance des pneus neufs. En fin de saison, sur les tracés de Spa et Barcelone où vous n’avez qu’un tour rapide dans la gomme, l’évolution saute aux yeux. En Catalogne, la pole qu’il décroche me comble de joie. Autant que si je l’avais obtenue moi-même...
Vous envisagez déjà une suite ensemble en ?
Lui et moi, on en a envie. Pour l’instant, la situation sanitaire nous oblige à remettre la compétition entre parenthèses. Ce que je peux dire, c’est que je viens de réaliser avec Louis et AF Corse l’une de mes meilleures saisons en termes de pilotage et de sensations dans la voiture.
J’ai maximisé mon ‘‘package’’ à %. Cela me conforte dans le choix de carrière opéré il y a deux ans. Ne pas avoir tous ses oeufs dans le même panier, c’est un avantage. On peut ainsi multiplier les expériences, varier les plaisirs. Plusieurs options sont à l’étude pour la saison prochaine.
Côté GT World Challenge Europe Endurance, quel est votre regard sur le chemin parcouru avant la finale varoise ?
Honnêtement, ça a été compliqué. On s’attendait à un niveau de performance un peu plus élevé. Mais on n’a rien lâché. Quand vous n’arrivez pas à atteindre l’objectif, parfois, ça peut vite partir en cacahuète. Pas là ! Avec Maro et Luca, nous avons gardé notre sangfroid. Au Nürburgring, nous montons sur le podium sans avoir le rythme nécessaire (e, ndlr) .Aux Heures de Spa, on s’est battu, mais la forte pluie tombée en fin de course ne nous a pas aidés (e).
Au Castellet, vous pourrez jouer la victoire ?
Sur le papier, le Paul-Ricard n’est pas le tracé qui convient le mieux à la Mercedes. En course, j’espère qu’on aura cette fois la ‘‘perfo’’ pour figurer dans le top à la régulière. Pour décider de notre sort sur la piste plutôt que subir et reculer, comme trop souvent précédemment.
Durant cette année de vaches maigres, vous aurez tout de même mené à bout votre double programme...
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J’ai maximisé mon package à % ”
Quand je vois mes copains rallymen ronger leur frein en comptant les annulations, sûr que je ne peux pas me plaindre ! Bravo aux promoteurs qui, de part et d’autre, ont su réagir, s’adapter et proposer de vrais calendriers, avec des protocoles sanitaires stricts, malgré les multiples contraintes.