25 SDF hébergés depuis le début du confinement
Les hommes ont été réunis au foyer Lycklama. Mêmes rue Louis-Braille tandis que dix femmes sont accueillies, juste à côté conditions et même planning que pour le premier confinement
On est au chaud. Nourris et blanchis. On peut se laver. Il y a la télévision et le café. Tout va bien, rien à signaler. Beaucoup mieux que la rue. » Même en confinement, Valère est content. Ce poissonnier de formation, à la recherche d’un emploi et qui vit dans la rue est heureux d’avoir trouvé un toit pour un mois. « On sort une heure par jour pour aller prendre l’air. Sinon, on reste là. Mais pour moi c’est OK je ne me sens pas oppressé. »
Dix femmes à Lycklama
Pas facile pour d’autres d’être encore confinés. « Certains vivent mal l’enfermement. Surtout quand ils savent qu’à l’extérieur, il y a davantage de souplesse que la première fois. On en a eu qui ont craqué et sont repartis. Dans ces cas-là, on leur explique qu’il nous est impossible de les reprendre à cause des risques de contamination », explique Fred, chargé avec Salah, Georges, Sultan, Daniel, Cédric et une équipe de sécurité de l’accueil des sans domicile stable à la salle des associations.
Une heure pour prendre l’air
Pas de Palais des festivals pour cette fois. Comme l’explique Elisa Letellier, directrice du CCAS, « Lors du premier confinement, le Palais avait été ouvert parce qu’il y avait beaucoup de monde. D’ailleurs, certains venaient de l’extérieur de Cannes. Et puis, les communes voisines avaient ouvert leurs propres sites et l’effectif avait baissé. Aujourd’hui,
on accueille 25 hommes ici et 10 femmes à l’accueil de secours de Lycklama. » Lever à 7 heures. Possibilité de prendre une douche jusqu’à 8 heures, petit-déjeuner. « Nous ouvrons les portes entre 10 h et 11 h pour que ces messieurs puissent aller prendre l’air… Bien entendu, les personnes qui travaillent – nous en avons quatre en ce moment – ont leur attestation de sortie. Celles qui ont des rendez-vous médicaux ou des convocations au tribunal peuvent également sortir. »
Le déjeuner est servi à midi. « L’après-midi, ils restent à l’extérieur pour jouer aux cartes, il y a aussi un espace télévision. Et ceux qui sont fatigués peuvent se reposer dans le dortoir. »
La salle est lavée et désinfectée une fois par jour. Les « invités » tiennent à nettoyer eux-mêmes les espaces extérieurs.
Assistantes sociales, médecins, addictologues
« Nos assistantes sociales passent une fois par jour pour voir ce dont chacun a besoin et faire avancer les dossiers », explique Elisa Letellier.
L’équipe mobile de précarité de l’hôpital se charge aussi régulièrement des soins dont certains auraient besoin.
Les addictologues enfin, sont là régulièrement. « Il n’est pas facile lorsqu’on est dépendant à une drogue de vivre le confinement. Certains sont agités lorsque le manque arrive. Il est très important que les addictologues passent nous voir pour les soulager… » En clair, tout est réuni ici pour que le confinement soit vécu le mieux possible. Mais, encore une fois, cette période peut s’avérer difficile pour certains : « Ils n’ont plus la possibilité de faire la manche pour gagner l’argent nécessaire à l’alcool et aux cigarettes. C’est stressant… »
D’où la nécessité pour le personnel, d’être à la fois à l’écoute et « cadrants ».