La vallée de la Roya menacée d’exode
L’absence de liaisons routières, détruites lors du passage de la tempête Alex, fait peser la menace d’un exode à moyen ou long terme des trois établissements médico-sociaux, vitaux à la survie de la vallée, tandis que le tourisme est au point mort
Nous avons 500 emplois dans la vallée dans le secteur hospitalier et parahospitalier. Si on touche à un seul établissement, c’est le château de cartes qui s’effondre. » Le cri du coeur de JeanPierre Vassalo, maire de Tende, résume la situation. Trois établissements médico-sociaux, l’hôpital de Tende, la maison d’accueil spécialisée (Mas) des Fontaines de La Brigue et l’établissement et service d’aide par le travail (Esat) Le Prieuré à Saint-Dalmas-de-Tende, sont vitaux pour la survie économique et le dynamisme de toute la vallée. Mais un mois et demi après le passage de la tempête Alex qui a tout dévasté sur son passage, ces communes du moyen et haut pays sont toujours privées de route qui les relie au littoral. Les travaux prendront des années.
Déménagement en vue
L’unique échappatoire pour permettre aux salariés de ces établissements de se rendre sur leur lieu de travail, aux résidents de la Mas et de l’Esat de se rendre à une consultation médicale chez un spécialiste, et l’approvisionnement en denrées alimentaires et en médicaments réside dans la ligne de chemin de fer Nice-Breil-Tende, coupée entre Saint-Dalmas et Tende pour deux mois encore.
Une situation qui complique le quotidien des habitants et travailleurs, notamment les plus fragiles. La Mas des Fontaines de La
Brigue (140 personnes) annonce qu’elle va procéder, ces prochains jours, au rapatriement d’une partie de ses résidents et salariés, à Grasse. Une situation provisoire, avant un déménagement, à terme, de la structure considérée comme vétuste. L’Esat Le Prieuré (130 personnes) compte bien se maintenir à Saint-Dalmas-de-Tende, mais étudie la possibilité de créer de petites structures délocalisées pour faciliter la prise en charge et l’épanouissement des personnes en situation de handicap. L’hôtelrestaurant géré par l’Esat, probablement privé de clients la saison prochaine faute de routes mais surtout d’attractivité touristique, pourra-t-il poursuivre son activité ? Jean-Pierre Vassalo veut croire au maintien des trois établissements, coûte que coûte : « Le maire de la Brigue a annoncé qu’il a trouvé un terrain pour transférer la Mas. Le Prieuré, je leur ai fait valoir que c’était notre sidérurgie. Le CHU approvisionne tout par hélicoptère j’ai rencontré le directeur du CHU et de l’ARS et tous se sont engagés à maintenir leur activité. Le personnel italien arrive à prendre le train italien ». Une vision optimiste de la situation.