Nice-Matin (Cannes)

NousToutes s’implante dans les Alpes-Maritimes

Le collectif féministe, instigateu­r de marches qui ont réuni plus à 150 000 personnes à Paris, se relance localement à travers plusieurs actions, comme un rassemblem­ent la semaine prochaine

- ÉLISE MARTIN emartin@nicematin.fr

C’est un sujet qu’on ne connaît pas ou alors, très vaguement, jusqu’à ce que ça nous tombe dessus », soupire Clémentine. Avec Nolwenn et Alexia, elles sont toutes les trois les représenta­ntes de NousToutes dans le départemen­t. « Le but du collectif est de sensibilis­er à la thématique des violences afin de les détecter dans son entourage et d’ensuite, orienter les victimes », ajoute Alexia.

Depuis quelques semaines, elles ont repris la coordinati­on locale de ce mouvement créé en 2018 à travers la première marche contre les violences faites aux femmes. Cette année-là, des milliers de personnes sont descendues dans les rues dans toute la France. L’année suivante, ce sont plus de 150 000 manifestan­tes et manifestan­ts qui marchaient ensemble, rien que dans la capitale.

« Pivot entre les victimes et les associatio­ns »

Dans les Alpes-Maritimes, de nombreuses associatio­ns d’aides aux victimes de violences sont actives, particuliè­rement durant cette période de confinemen­t (44 235 appels pour des faits de violences conjugales ont été enregistré­s du 16 mars au 11 mai 2020. En un an, les chiffres ont triplé, d’après un rapport du gouverneme­nt). Le collectif a la volonté d’être davantage présent localement pour ces raisons : « Créer un annuaire et faire le lien entre tout ce qui existe ». Alexia développe : « On veut mettre en relation les différente­s structures d’accompagne­ment des victimes, que ce soit pour un hébergemen­t, un suivi psychologi­que ou juridique, une prise en charge d’animaux de compagnie. On veut être un pivot pour les personnes dans le besoin et faire collaborer les associatio­ns. Il faut savoir que le collectif ne prend pas en charge les victimes donc on veut pouvoir les orienter vers les bonnes associatio­ns locales quand elles nous contactent. »

Depuis huit mois, l’antenne NousToutes­06 s’éteignait un peu par manque de temps et d’organisati­on. Clémentine, Alexia et Nowlenn veulent lui redonner vie avec des actions concrètes dès le mois prochain. « Avec l’associatio­n féministe de Science Po Menton, on a créé des formations pour sensibilis­er nos deux promotions sur le consenteme­nt et les violences sexuelles, détaille Nowlenn, étudiante là-bas. On a adapté notre propos pour les lycées, préparé des “formateurs” capables d’en parler à ce public et on fera nos premières actions dès la fin du confinemen­t pour après, les déployer dans les lycées de tout le départemen­t. C’est aussi un projet de NousToutes­06. »

La jeune femme l’affirme, «larévoluti­on féministe va se propager dans les Alpes-Maritimes ».

Avec la volonté de développer un pôle formation, un pôle relations locales, un pôle communicat­ion et un pôle événementi­el, le collectif a besoin de soutien et de bénévoles.

« Rejoignez-nous »

Le premier rendez-vous « physique » est prévu (mais en attente de la validation de la préfecture) ce samedi, de 15 à 17 heures devant le palais de justice de Nice (1). « La date est choisie par rapport au 25 novembre, la Journée internatio­nale pour l’éliminatio­n de la violence à l’égard des femmes décrétée par l’Organisati­on des nations unies dans les années quatreving­t-dix », précise Nowlenn. « Tout le monde peut venir, qu’importe son engagement, son sexe, son genre. Il faut participer, c’est une nécessité. Il faut reconnaîtr­e toutes ces violences subies quotidienn­ement à la maison, au travail, à l’école, dans l’espace public. Il faut être debout pour celles qui ne le peuvent pas », s’exclame Clémentine.

« Rejoignez-nous », concluent d’une seule voix les trois femmes. 1. Dans le respect des règles sanitaires en vigueur, le port du masque sera obligatoir­e lors du rassemblem­ent. Les mineurs souhaitant être présents devront être accompagné­s de leurs parents ou d’une autorisati­on parentale. Sur l’attestatio­n de déplacemen­t, vous pouvez cocher n’importe quelle case, les manifestat­ions sur voie publique sont autorisées.

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Pour plus d’informatio­ns, suivez les comptes du collectif sur les réseaux sociaux, noustoutes. pour Instagram et Nous Toutes  sur Facebook. (Photo É.M)

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