Matthieu Belliard le matin est là
Animateur de la matinale d’Europe 1 depuis 2019, le jeune journaliste incarne la case 7 heures-9 heures avec sourire, professionnalisme et dynamisme. À son image, quoi.
Jeune journaliste à la chevelure visible, Matthieu Belliard est aux commandes de la matinale d’Europe 1 depuis un an. Après avoir fait ses armes sur RMC, cet amateur de rock’n’roll et du Paris SG vient de vivre une année 2020 particulière. Durant le premier confinement, il avait présenté la case 7 heures-9 heures depuis son garage. Une étape atypique dans son parcours. Pour ce deuxième confinement, c’est depuis le studio radio de la station mythique que Matthieu Belliard présente le vaisseau amiral d’Europe 1. Une matinale rythmée, punchy et dense dans laquelle on retrouve des beaux CV comme Nicolas Canteloup et Stéphane Bern. Au bout du fil, un homme amoureux de son métier qu’il a pourtant, un peu, redécouvert durant cette année décidément particulière.
Faites-vous de la radio différemment en ce moment ?
Pas beaucoup. On a eu un entraînement massif en marsavril avec le confinement, là, on est rodé, d’autant que les restrictions ne sont pas les mêmes. Au printemps, on était vraiment dans le télétravail à %, c’était naturel de tous rester chez soi. Là, on a un savoirfaire en la matière quelque part. Je ne suis plus dans mon garage à faire de la radio. (Rires) Au début, on avait un rôle d’exemple à tenir aussi et on a été capable de déclencher cette nouvelle organisation du travail rapidement. Aujourd’hui, tout le monde le sait, on doit vivre avec ce virus.
C’est-à-dire ?
Il faut préparer les gens à vivre une autre normalité. Ça n’a plus de sens d’être en édition spéciale sur le Coronavirus même si on a trouvé que ça avait du sens de garder la pastille “Notre santé” avec le docteur Jimmy Mohamed que l’on avait mis en place durant le confinement. Malgré tout, on doit traiter d’autres actualités majeures comme les présidentielles américaines par exemple. On va sans doute vivre dans une époque avec une forme de stop and go, c’est-à-dire une alternance entre un confinement et un déconfinement, à partir de là, on se doit de reprendre un fil info radio plus normal. Il faut être prêt à proposer un programme radio classique malgré la Covid .
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Ça n’a plus de sens d’être en édition spéciale sur le Coronavirus aujourd’hui”
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Je suis le grand frère de cette matinale, je l’incarne mais c’est avant tout un travail collectif de toute une rédaction”
C’est quoi la force de la matinale d’Europe ?
D’être au plus près des préoccupations des gens. On a le devoir de répondre aux questions des auditeurs. Sur ce nouveau confinement, on a envie de faire une émission de radio la plus normale possible. On produit de l’information augmentée au-delà du simple push. Il y a une qualité rédactionnelle et une rédaction compétente.
On parle le plus normalement possible, avec bienveillance tout en respectant une ligne éditoriale. Le slogan de la station – “Écoutez le monde changer” – est notre credo, on tente d’expliquer ce changement. Avec les enjeux qui vont derrière. La société est perturbée par ce changement car tout va très vite, regardez ... Nous, notre rôle est d’accompagner tout ça et de dire que ça va bien se passer. Pour répondre a tout ça, on reçoit tous les acteurs de ces changements.
La radio est-elle redevenue le média de proximité dans cette période ?
C’est drôle car toutes les stations ont observé une baisse d’audience durant le confinement. Les gens n’allaient plus en voiture au travail, ni dans les transports, alors on écoutait moins la radio mais on a eu, pourtant, des retours qualitatifs extrêmement nombreux. On était redevenu plus que jamais un média de proximité, sans doute parce que l’on n’était pas beaucoup plus calé que les gens sur la maladie, on mettait simplement les auditeurs en relation avec des spécialistes. On a été dans notre rôle de facilitateur. Mais j’ai beaucoup appris de cette période de marsavril, c’était comme un retour aux sources de la radio. Je faisais l’émission depuis mon garage car c’était la pièce la mieux insonorisée de la maison, avec une table, un téléphone et un micro, comme du temps des radios libres.
Quel est votre rôle dans cette matinale collective ?
Je suis un peu le grand frère de cette famille. J’incarne cette matinale mais c’est avant tout un travail collectif. J’ai ma sensibilité et, à la fin, je tranche. On est une bande, avec une superbe ambiance car c’est indispensable d’avoir une bonne ambiance quand on se lève si tôt. Je fais avant tout la matinale de la radio d’Europe , c’est un challenge permanent.
A quoi ressemble une journée type ?
Je me lève à heure du matin en général, h le vendredi. (Rires) J’ai fait le choix de vivre en Normandie, dans l’Eure, donc j’ai une heure de route pour aller à la radio. J’arrive à la station vers heures, vers heures on a une conférence de rédaction pour tout caler puis je retourne à la lecture de la presse et à la préparation des interviews. On est à l’antenne de heures à heures, je reviens chez moi vers heures- heures si tout va bien. Je redors un peu l’aprèsmidi et le soir je me couche vers heures, heures quand il y a du football à la télé. (Rires)
Vous écoutez la radio durant votre heure de trajet entre votre domicile et la radio ?
Beaucoup de podcasts à l’aller et la concurrence au retour, pour voir comment ils ont traité tel ou tel sujet. Je suis très friand de podcasts scientifiques mais de podcasts en général aussi. J’en suis boulimique. J’ai d’ailleurs mis en place un podcast avec Europe studio, chaque vendredi, appelé Les Éclaireurs dans lequel je reçois un acteur ou une actrice de la société qui fait bouger les lignes. C’est une autre manière de travailler, un autre rythme, on ne coupe plus les gens à l’antenne, on a le temps d’aller au fond des idées. La narration est différente, la manière de se poser sa voix aussi. C’est un autre rythme.
Dans une autre vie, vous auriez pu devenir rockeur...
(Rires). Non. Disons que j’avais un petit groupe quand j’étais plus jeune, Dynamo Code, avec lequel on avait sorti plusieurs disques et fait de la scène. C’est une autre vie mais comme tout ce que je fais, je l’ai fait à fond. Mais cet été je me suis racheté une guitare, j’essaie de m’y remettre, ça fait un peu mal aux doigts mais on retrouve des sensations. Je n’ai jamais été un virtuose, la guitare sur le dos, ça fait toujours de l’effet aux filles. (Rires)
Europe Matin. Du lundi au vendredi de 7 h à 9 h sur Europe 1.