Nice-Matin (Cannes)

L’école du je libre : un projet démocratiq­ue

Les principes : des apprentiss­ages libres et auto-dirigés par l’enfant, une classe multi-âge, et une bonne dose de coopératio­n et d’empathie. La présidente Alice Gutierrez parle du projet

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Qu’est-ce que l’école du je libre ?

C’est une nouvelle associatio­n créée par un groupe d’amis. L’objectif est de créer une école démocratiq­ue. Ilyenadéjà­une quarantain­e d’ouvertes et autant de projets en éclosion. Ce sont des écoles qui s’inspirent beaucoup de tout ce qui est éducation nouvelle comme Montessori ou Freynet, mais qui vont encore plus loin dans l’idée de liberté accordée à l’enfant pour s’auto-gérer et définir luimême ce dont il a besoin, ses apprentiss­ages, tout en étant dans un cadre démocratiq­ue.

Comment fonctionne l’école démocratiq­ue ?

Tous les enfants et adultes qui gravitent dans l’école sont invités à participer à la prise de décision. Un adulte égale une voix, un enfant égale une voix. Tout est source de discussion­s, de débats. Cela permet de développer l’écoute, l’esprit critique... Il y a aussi l’idée de mélanger les âges, de  à  ans.

Parce qu’on apprend énormément des personnes plus âgées et des personnes plus jeunes. Ça permet à la fois de devenir plus autonome et de mieux transmettr­e les connaissan­ces au sein du groupe, de s’entraider, de développer la coopératio­n. On apprend à découvrir l’autre.

‘‘ Comme les autres enfants n’ont pas le même âge, le même parcours, ce n’est plus la peine d’être dans une compétitio­n malsaine.

Quelle serait une journée type ?

Comme on a vraiment à coeur de respecter le rythme de l’enfant, l’idée est qu’il y ait un accueil échelonné le matin, par exemple entre  h  et  h. Chaque enfant vaque ensuite à ses occupation­s. C’est lui qui détermine ce qu’il a envie de faire. On met en place un maximum de ressources pour permettre un maximum d’activités ou d’ateliers différents : cours traditionn­els, ateliers à thèmes, activités collective­s (monter un spectacle de théâtre, faire un potager...) ou individuel­les (écrire une histoire, explorer le jardin à la loupe...) organiser la venue d’intervenan­ts extérieurs (cours de japonais...)

Comment est organisée l’école ?

Deux instances constituen­t le coeur de l’école : le conseil d’école une fois par semaine, est un espace de discussion où on gère toutes les décisions ayant trait à l’école : embauche de personnel, organisati­on de l’espace, règlement intérieur, organisati­on d’un événement exceptionn­el... Chaque enfant peut définir lui-même son programme. Un emploi du temps peut se créer mais il peut changer, il est vivant, selon les intérêts des enfants. Une certaine dynamique qui va se créer.

Quelles sont les différence­s avec les autres écoles ?

Par rapport à Montessori, on ne s’appuie pas sur un matériel spécialisé, qui coûte très cher. On part du principe que tout peut être source d’apprentiss­age et qu’on n’est pas dépendant d’un certain matériel. On peut l’avoir si cela semble pertinent et que le conseil d’école choisit de l’acheter. À l’école démocratiq­ue, ce sont les enfants qui gèrent l’école, qui rendent la justice et l’enseignant n’a plus vraiment la même place qu’il peut avoir dans une école classique, qui est de transmettr­e des connaissan­ces. Il est là en

Un emploi du temps selon l’interêt de l’enfant ”

Quel est votre parcours ?

Je suis orthophoni­ste. J’ai beaucoup travaillé avec des autistes. J’ai vraiment eu le sentiment que parmi les enfants qui arrivaient au cabinet d’orthophoni­e ou au centre des enfants autistes, le problème ne venait pas de leur pathologie mais du fait qu’à l’école ou dans la société d’une manière générale, ils n’ont pas de place. Ils ne peuvent pas

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(Photo D. G.) Alice Gutierrez et l’associatio­n d’école démocratiq­ue. « L’école du je libre » lance un nouveau projet

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