Saint-Jean-Cap-Ferrat : privé de fête du beaujolais, un restaurateur se révolte
Le beaujolais nouveau est sorti hier. Mais il laisse un goût amer à Stéphane Renier, restaurateur à Saint-JeanCap-Ferrat. Comme beaucoup, il a dû fermer son établissement, le Restaurant du port, durant ce deuxième confinement. Et ne pourra pas, cette année, compter sur cette fête pour gonfler son chiffre d’affaires… déjà très impacté par la Covid-19.
« Avec ces fermetures à répétition, je suis à 300 000 euros de CA, contre 1 million l’année dernière, confie-t-il, désemparé. Normalement, pour le beaujolais nouveau, on prépare un grand buffet gratuit pour les clients et on n’encaisse que le vin. Avec les fêtes de Noël, ça nous permet de tenir l’hiver qui est une période moins rentable. » Et puis il y a eu la goutte de trop. Le restaurateur azuréen a appris que le supermarché de sa commune organisait, hier, une dégustation pour ses clients. « Je n’ai rien contre ce supermarché, prévient-il. Mais ça me révolte de savoir que des élus de la municipalité y sont allés, alors qu’ils ne sont pas venus une seule fois nous voir. »
Et d’ajouter : « Ma femme et moi n’avons plus de salaires. On se demande comment on va payer les cadeaux de Noël à nos enfants.. On ne peut pas faire des apéros devant des gens qui sont en train de crever la dalle. »
« La mairie n’a rien fait pour nous aider »
Encore une fois, Stéphane Renier ne veut pas dénoncer le magasin. « Ce sont des amis et je n’ai rien contre eux » .Maisilenveut à la mairie « qui n’a rien fait pour les aider » durant la crise. « Elle nous a juste fait cadeau de 50 % de la redevance des terrasses… pour en profiter seulement trois mois. » Contacté, le maire de Saint-JeanCap-Ferrat n’a pas donné suite à nos sollicitations. Mais le problème est plus global.
Partout en France, les festivités traditionnelles autour de la sortie du primeur ont dû être annulées en raison du contexte sanitaire. Certains commerces de bouche se sont adaptés, comme la Pêche à la Vigne au port de Nice, en proposant des menus à emporter. D’autres n’ont pas voulu courir de risques. Dominique Piron, le président d’Inter beaujolais estimait les pertes de ventes à -25 % auprès de nos confrères de France Info. « On s’y attendait, parce que certains pays en commandaient moins, les cafés et les restaurants sont fermés, les acheteurs de grosses entreprises sont prudents. » Ce qui ne l’a pas empêché de relativiser : « Mais en même temps, si on réussit à vendre encore 15 à 17 millions de bouteilles dans les prochains jours, ça reste quand même honorable vu les circonstances actuelles. »