La MJC va chercher les jeunes en bas des immeubles
Noré Mezouar a grandi à la Frayère. Et a parcouru du chemin depuis sont enfance au sein du quartier. Aujourd’hui directeur de la MJC Giaume, il s’attelle à trouver des solutions au lieu de pointer les problèmes. « Quand on me parle de la Frayère, je ne reconnais pas mon quartier. Ce n’est pas un lieu où règne l’insécurité. Les premières victimes de cette réputation, ce sont les habitants qui sont des gens respectables qui subissent les effets de la crise sanitaire : la promiscuité s’est accentuée, l’isolement, le mal-être et l’exaspération aussi... »
« Leur apporter du savoir et les ouvrir vers le monde extérieur » L’animateur, inébranlable optimiste, croit en l’avenir des plus jeunes grâce à un accompagnement adapté. « Depuis la mise en place du dispositif quartier solidaires cette année, on accompagne 30 jeunes pendant toutes les vacances scolaires. Des 11-17 ans allergiques aux institutions, aux associations, que l’on va chercher en bas des immeubles. » Un processus qui peut prendre des semaines, le temps de nouer des liens avec les candidats. «Onleur donne d’abord rendez-vous au stade car on sait qu’ils ne viendront pas jusque chez nous, ou dans un lieu institutionnel. On leur propose des sorties au bowling, au cinéma, au musée. Le but est de leur apporter du savoir, de les ouvrir vers le monde extérieur. »
Un travail indispensable, en amont. «Onest face à une génération dont beaucoup de parents ont baissé les bras. Il faut occuper les plus jeunes, ne pas laisser la place vide. Ils sont dans un environnement où ils peuvent vite glisser. Quand ils ont déjà goûté au trafic de drogue et à l’argent facile, c’est trop tard. Une fois dans l’engrenage, c’est malheureusement à la justice de prendre le relais. » Lui qui voit défiler enfants et ados au sein de la MJC Giaume l’assure : « Les jeunes ont envie d’avoir leur place dans la société. Avec le confinement, certains veulent peut-être aussi rattraper une liberté qu’on leur a volée... »