« Laissez-nous travailler ! »
Quelques heures avant les annonces du président Macron, près de 300 restaurateurs, hôteliers et bistrotiers éprouvés ont manifesté inquiétude et colère sur les Allées de la Liberté à Cannes
Laissez nous travailler ! Laissez nous travailler ! ». Le message est scandé. Et placardé sur leur coeur. Hier en début d’après-midi, 300 restaurateurs, hôteliers, bistrotiers, dont une quarantaine d’extras ont répondu présents à l’appel de L’UMIH de Cannes (1). Tous massés sur les Allées de la Liberté pour clamer « anxiété, colère et inquiétude » quelques heures avant les annonces du président Macron. « Les restaurateurs sont tous en train de mourir », a lâché Ali Lahouti, président du syndicat, devant une immense bâche noire à la Charlie « Je suis commerçant ».
« Ils ne peuvent plus payer EDF »
Il tire la sonnette d’alarme. « Certains restaurateurs ne peuvent plus payer leur facture EDF. On n’a pas le droit de travailler pour nourrir nos enfants. Cette situation ne peut plus durer. » Et de plaider pour « un horizon d’ouverture clair. Nous demandons dans l’urgence des mesures de soutien à effet immédiat : chômage partiel jusqu’en 2021, prise en charge des PGE [prêts garantis par l’etat] par l’état, exonération de paiement de loyer en période de confinement avec compensation pour le propriétaire... ».
À Cannes, ville internationale de congrès aux 500 restaurants et 130 hôtels, « c’est le loyer qui nous tue », lâche Jérôme Karam, patron du Zoa, face au Palais des Festivals. « Je paie 12 800 euros de loyer pour 137m2. Sans l’affluence des congrès, on est mort!»
L’aide de l’état de 10 000 aux restaurateurs ? Karine Huck, gérante de la Villa Azur émet un bémol. « Si on ne fait pas - 50 % du chiffre d’affaires, on ne touche rien. »
« Combien vont mourir ? »
« C’est toute la chaîne du tourisme qui est menacée. C’est 8 % du PIB de la France, 200 milliards d’euros de chiffre d’affaires, a rappelé au micro Christine Welter, présidente des hôteliers de Cannes. Jusqu’à quand l’état sera-t-il aveugle à notre désarroi ? Combien vont mourir ? À Cannes, c’est - 80 % de chiffre d’affaires actés en 2020. Compenser la fermeture par des aides, cela ne va qu’un temps. »
Et de demander «lafindu seuil maximum de 50 salariés pour obtenir l’aide du fonds de solidarité, ou l’exonération des charges patronales pendant le confinement ». Les professionnels se sont donné rendez-vous demain jeudi à Marseille pour une nouvelle manifestation. Avant de se disperser. Le coeur lourd.
1. Union des métiers et des industries de l’hôtellerie.