Détournements de fonds publics : deux élus niçois visés par une enquête
Le parquet de Marseille vient d’ouvrir une enquête préliminaire, confiée à la direction interrégionale de la police judiciaire, pour des infractions de « détournements de fonds publics, complicité et recel des dites infractions », après les anomalies relevées par la Chambre régionale des comptes – CRC – au sein du centre de gestion des Alpes-maritimes, le CDG 06. Dans le viseur du parquet marseillais, deux élus niçois, proches de Christian Estrosi. Pierre-paul Léonelli, adjoint au maire, également élu régional LR et Lauriano Azinheirinha, ex-adjoint devenu en 2017 directeur général des services de la Métropole Nice Côte d’azur, et toujours conseiller départemental. La chambre tique sur l’embauche de Pierre-paul Léonelli en avril 2014 (sous la présidence de José Balarello) en tant que directeur de cabinet, et sur la réalité du travail effectué par Lauriano Azinheirinha, recruté comme chargé de mission en juin 2015 (sous la présidence de Christian Estrosi).
Pour le premier, la chambre a considéré que son recrutement avait « pour seul but de permettre à l’intéressé de continuer à concilier opportunément emploi territorial salarié et mandat électif métropolitain », et pointé du doigt les avantages salariaux et en nature dont il a bénéficié.
«mails»
Pour le second, la chambre dit n’avoir pu obtenir que « 14 mails » comme trace concrète de sa mission de 16 mois.
« Je prends acte et je répondrai aux questions dans le cadre de cette enquête », a réagi Pierre-paul Léonelli qui remarque que c’est un opposant à la majorité – Jean-christophe Picard, élu sur la liste de l’écolo Jean-marc Governatori – qui a fait le signalement au parquet et non la CRC.
« Ça va me permettre de m’expliquer sur mes journées de travail », déclaret-il encore, « serein ». Et d’assurer : «LECDG06N’A pas mis fin à mon contrat, mais il prendra fin de luimême lors du prochain conseil d’administration. »
Lauriano Azinheirinha, de son côté, s’insurge : «La CRC analyse, elle ne met pas en accusation. » Il explique : « J’ai transmis un dossier complet, dense dans lequel je réfute, je conteste leur analyse. Ce dossier atteste de la réalité de ma mission et de ses résultats. »
Par ailleurs, les deux élus niçois revendiquent le droit « dans le cadre de la loi » d’avoir une activité professionnelle en plus de leur mission en tant qu’élus. 1. Les centres de gestion de la fonction publique territoriale (CDG) assurent notamment le suivi des carrières des agents, les offres et demandes d’emploi, l’organisation de concours et d’examens.