Des commerçants mobilisés à l’entrée de Tiragon
Les commerçants de ce dynamique quartier se sont organisés tant bien que mal durant ce deuxième confinement, et peuvent compter sur une fidèle clientèle pour survivre
Àl’entrée de Mouanssartoux, « commerçants et artisans essentiels et non-essentiels s’organisent et se mobilisent pour vous servir sur place, en drive, à emporter...», peuton lire sur toutes les vitrines au 370 route de la Roquette. Une initiative solidaire d’isabelle Weisser, gérante d’azur Copie.
« Depuis le confinement, c’est très très calme, regrette-telle. J’ai fait une affiche qui comprend tout le monde pour dire qu’on est là et qu’on continue de servir les clients. »
«Onneveutpas rompre le lien »
Cette fois, pas question de fermer. Un service de commande en drive propose désormais aux clients de venir retirer, sur rendez-vous, fournitures et travaux d’impression et de numérisation. Les fichiers peuvent être envoyés par mail, webtransfer ou déposés dans la boîte aux lettres. « Ça ne fonctionne pas normalement, mais je ne veux pas rompre ce lien avec la clientèle, explique Isabelle Weisser. Tant pis si je viens pour rien, mais je suis là. Ça dépanne et ça rend service, les gens sont contents de nous retrouver. »
Des clients solidaires
Même combat chez Dko’fleurs, installé depuis plus de 3 ans dans le quartier. « J’ai proposé le click and collect lors du premier confinement à partir du 1er mai, raconte la fleuriste
Bernadette Cordi. Les gens ont pris l’habitude. Beaucoup de clients viennent pour nous aider. Ils continuent de jouer le jeu. »
Pour lutter contre la grisaille, rien de tel que de jolies fleurs. « Les gens demandent beaucoup des bouquets gais, des couleurs... précise la fleuriste. C’est pour ça que j’ai encore des tournesols ou des hortensias. Cela donne l’idée d’être ailleurs ! J’ai déjà des commandes pour des mariages et des événements programmés en septembre prochain. »
« On espère ouvrir très vite »
Installée depuis 2 ans, « La Boutique » de prêt-à-porter hommes et femmes a fermé. «On a essayé de faire un peu de click and collect mais ça n’a pas marché, explique Julie Soudani, la gérante.
Nous avons eu des aides de l’état et du bailleur lors du premier confinement, mais nous n’avons rien eu encore cette fois-ci... On espère rouvrir le 27 novembre ! »
La restauration en difficulté
Le snack salon de thé O’garden salad’bar a mis en place la vente à emporter. « Nous proposons tous les jours un plat du jour, une entrée, un dessert, précise la gérante Georgeta Russo. Tout est fait maison avec des produits frais. Nous avons perdu de 15 à 20 % de notre chiffre d’affaires. J’ai dû mettre notre employé au chômage partiel. Ma propriétaire a été sympa, je n’ai pas payé le loyer d’octobre. » Le restaurant Le pied dans le plat a quant à lui fermé (lire ci-dessous). Chez les professionnels du bâtiment, on ne chôme pas. « Nous sommes là depuis 35 ans, raconte Patrice Berssetta, directeur de Lynn Cheminées. C’est un quartier bien situé sur un axe de passage principal avec accès à la pénétrante et à la zone industrielle. Nous travaillons pour des particuliers, des constructeurs, des architectes de Menton à St-tropez. »
Le ferronnier d’art Frédéric Bongiovanni poursuit son travail. « Les particuliers nous commandent beaucoup de portails et garde-corps. La tendance est au contemporain, avec des lignes horizontales. »
Un quartier vivant
À côté de lui, l’ancien ferronnier Jean Jacques Normann a vu le quartier évoluer : « J’étais là pendant 30 ans, explique-t-il. Il y avait beaucoup plus d’artisans avant : aluminium, parfumerie, plombier, électricien, menuisier...» Les commerces les ont petit à petit remplacés. « C’est un quartier vivant, souligne Julie Soudani. On est super bien placé, on trouve de tout ici : boulangerie, restaurant, snack, vêtements, impression...» Espérons qu’ils perdureront très longtemps !