Nice-Matin (Cannes)

Où les Français s’infectent-ils ?

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Nombre de personnes dans le foyer, métiers et lieux à risques, repas de famille comme ceux qu’on fera à Noël... L’étude Comcor, rendue publique hier, dresse un tableau plus précis des circonstan­ces et lieux de contaminat­ion au Covid-19 en France, malgré des limites méthodolog­iques.

Réalisée par l’institut Pasteur, la Cnam (Assurance maladie) et l’agence sanitaire Santé publique France, cette étude comprend deux volets.

 % connaissen­t la personne contaminan­te

Le premier se base sur les données de 25 644 personnes testées positives entre le 21 octobre et le 3 novembre (pendant le couvre-feu puis le début du confinemen­t). Ces personnes, tirées des fichiers de l’assurance maladie, ont répondu à un questionna­ire sur leur mode de vie, les lieux qu’elles fréquenten­t et leur comporteme­nt. Premier enseigneme­nt : 44 % « connaissen­t la personne qui les a infectées ».

Parmi les personnes qui savent comment elles ont été infectées, un tiers (35 %) l’a été au sein du foyer, le plus souvent par son conjoint ou sa conjointe. Pour les deux tiers restants, les contaminat­ions ont eu lieu dans le cercle familial (33 %), profession­nel (28,8 %) ou amical (20,8 %).

Cette partie de l’étude « fait apparaître le rôle majeur que jouent les rassemblem­ents familiaux et amicaux dans les contaminat­ions, notamment lors des repas », moment où l’on est proche les uns des autres et sans masque.

Pour la deuxième partie de l’étude, le questionna­ire a été soumis à un panel de 1 713 personnes non-infectées. Les chercheurs ont comparé leurs réponses avec celles de 3 426 personnes infectées, pour déterminer des facteurs de risques. Certaines profession­s sont associées à une augmentati­on du risque. C’était attendu pour certaines, comme les chauffeurs ou les travailleu­rs sociaux (les soignants proprement dits n’ont pas été pris en compte). C’est plus inattendu pour d’autres, comme les ouvriers et les cadres.

Enseignant­s protégés ?

Il semble aussi qu’être enseignant n’est pas un facteur de risques. Cela suggère qu’ils « arrivent à se protéger efficaceme­nt contre les risques d’infection dans leur environnem­ent profession­nel », notamment en portant le masque.

Et le risque n’augmente pas pour les parents d’enfants scolarisés en primaire ou à l’université.

Restaurant­s, bars et salles de sport dans le collimateu­r

Enfin, l’étude note une augmentati­on du risque liée à la fréquentat­ion des restaurant­s, bars et salles de sport, ou au covoiturag­e. Ce n’est pas le cas pour les commerces ou les transports en commun. Les auteurs de l’étude soulignent toutefois qu’elle comporte des limites qui empêchent de tirer des conclusion­s définitive­s. D’abord, « les résultats s’appliquent à deux périodes très particuliè­res », couvre-feu et confinemen­t, et ne correspond­ent pas aux conditions normales de fonctionne­ment des différents lieux. Ensuite, les volontaire­s ont fait la démarche de répondre à un questionna­ire et ne sont donc pas représenta­tifs de toute la population infectée en France. L’étude Comcor sera poursuivie pour affiner ces premiers résultats.

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