La bataille se joue aussi à l’école
Contre la propagation de la Covid en milieu scolaire, on connaissait déjà les tests salivaires. S’y ajoutera en avril la vaccination des enseignants volontaires, selon une annonce du chef de l’etat
La grogne montait chez les syndicats enseignants. L’annonce, par le président de la République, de l’extension de la vaccination, dès le mois prochain, à de nouvelles catégories de Français, devrait apporter un relatif apaisement. Relatif seulement. Parmi les volontaires, certains réclament un accès immédiat à la première dose. Mais Jean-rémi Girard, le président du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), serait presque tenté de se pincer avant de se faire bientôt piquer : « C’est une mesure que nous attendions. Nous avions même envoyé, mardi matin avec l’unsa et la CFDT, une lettre ouverte au Premier ministre afin de lui demander de manière très forte cette priorité de vaccination. Pour le coup, la réponse a été rapide ! On ne va pas s’en plaindre. » Pour le patron du Snalc, il y a urgence : « Au niveau des écoles, des collèges et des lycées, ça commence à craquer. »
Ça commence à craquer, mais la vaccination se fera sur la base du volontariat.
Avec quelles perspectives de succès ? « Je pense qu’une majorité sera pour. Même si la diversité de la population française, sur ce sujet, se reflète aussi dans les personnels de l’éducation nationale, il me semble que l’aggravation de la situation sanitaire fait réfléchir pas mal de monde. »
Plus de contaminations/jour
L’interprétation des résultats des tests salivaires par le ministre de l’éducation nationale a fait tousser. Avec un brin de confusion dans la manipulation des taux d’incidence et de positivité, Jean-michel Blanquer y a perdu son latin et le monde enseignant, un peu de sa sérénité. « Difficile d’avoir des éléments d’appréciation quand on compare des chiffres qui ne sont pas comparables », philosophe Jean-rémi Girard.
On teste sans symptômes
Le président du Snalc rappelle surtout cette évidence : « En général, au sein de la population générale, quand on se fait dépister, c’est que l’on a des symptômes. Tandis que là, on teste des écoles entières. » Sous-entendu, sans cibler. Ce qu’il constate et qui ne souffre pas la polémique, c’est que la circulation du virus augmente. « Selon les données que le ministère de la Santé vient tout juste de nous communiquer, nous en sommes à plus de 4 000 contaminations par jour cette semaine, élèves et personnels confondus. Ce qui ne signifie pas que l’on a été contaminé à l’école, mais que la progression se fait plus forte. »