En Birmanie, l’audience d’aung San Suu Kyi reportée
L’ex-dirigeante Aung San Suu Kyi devait comparaître, hier, devant la justice birmane, accusée notamment de corruption par la junte, qui poursuit sa répression des manifestations. L’audience devait se tenir en visioconférence devant un tribunal de Naypyidaw, la capitale administrative, autour duquel les forces de l’ordre ont été déployées en nombre. Mais, faute de connexion Internet, elle « a été reportée au 1er avril », a rapporté Khin Maung Zaw, l’avocat de l’ancienne chef du gouvernement, qui n’a toujours pas été autorisée à rencontrer sa cliente.
L’accès à Internet restreint par la junte
L’accès à Internet reste effectivement très restreint en Birmanie, l’armée ayant ordonné la coupure des connexions mobiles et de plusieurs réseaux Wi-fi. Pour tenter d’éteindre le vent de fronde démocratique qui souffle sur le pays depuis le coup d’etat du 1er février, les militaires intensifient chaque jour leur riposte.
600 personnes relâchées
De plus en plus de civils qui ne participent pas à la contestation, dont des femmes et des enfants, sont visés. Plus de 600 personnes interpellées depuis le coup d’etat en Birmanie, dont un photographe de l’agence de presse américaine AP, ont été relâchées mercredi par la junte, qui détient toujours au secret des centaines de civils et poursuit sa répression meurtrière.
« Nous avons libéré aujourd’hui 360 hommes et 268 femmes de la prison d’insein » à Rangoun, a déclaré un responsable de l’établissement pénitentiaire sous couvert d’anonymat.
Des photographes libérés
Ils ont quitté la prison en bus, faisant le salut à trois doigts en signe de résistance, d’après des images diffusées par des médias locaux. Quelques heures après, Thein Zaw, un photographe birman d’associated Press (AP) arrêté fin février en couvrant des manifestations contre la junte, a annoncé sa libération. Le vice-président D’AP pour les informations internationales, Ian Phillips, s’est déclaré « profondément soulagé » par sa libération. Le photojournaliste polonais Robert Bociaga, arrêté le 11 mars dans l’etat Shan où il couvrait les protestations, a lui aussi annoncé mercredi sa libération, après avoir payé une amende de 200 000 kyat (environ 120 euros). Il doit être expulsé aujourd’hui.