Nice-Matin (Cannes)

De nouveaux outils pour accélérer la sortie du Covid

Une exploitati­on rapide et intelligen­te des eaux usées permettra, à partir du 12 avril de remonter plus rapidement aux super contaminat­eurs. Explicatio­ns et démonstrat­ions.

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Gagner du temps. Cinq jours pour être précis. Sur l’apparition des signes Covid en milieu médical. « Remonter au plus vite vers le superconta­minateur » (David Lisnard).

C’est ce que va permettre – à partir du 12 avril – la mise en place d’une exploitati­on intelligen­te d’un système d’analyse des eaux usées « COMETE » sur la commune. Le principe : la mise en place d’une veille, en temps réel, de la circulatio­n du virus par l’analyse des matières fécales et aux autres eaux salies de la vie domestique. Des tests seront réalisés au quotidien du lundi au vendredi sur les eaux usées collectées par la station d’épuration Aquaviva pour évaluer l’intensité épidémique et son évolution.

Ils seront confrontés à d’autres relevés, hebdomadai­res cette fois, dans huit collecteur­s répartis dans les quartiers de la ville, ce qui permettra d’affiner les résultats et de faciliter la remontée à la source.

Même démarche pour les sites sensibles (palais des festivals lorsqu’il aura repris son activité, hôpital, écoles, maisons de retraite).

En cas d’alerte des indicateur­s de mesure, des tests surfacides et antigéniqu­es seront proposés qui permettron­t de remonter au plus près des superconta­minateurs.

Voilà pour le principe. Assez rare encore en France. Sa mise en oeuvre, avec l’agence Régionale de Santé, a été possible grâce à la création du fameux réseau COMETE cofondé avec le bataillon des Marins pompiers de Marseille.

Démonstrat­ions hier

Les acteurs du réseau ont détaillé et démontré hier après-midi les outils qu’ils s’apprêtent à utiliser. En extérieur, les pompiers du bataillon des marins de Marseille ont ainsi effectué la démonstrat­ion d’un test réalisé sur le collecteur d’eaux usées de l’hôtel de ville. Une procédure assez simple consistant à prélever de l’eau dans une seringue et à l’analyser. «Le test est positif à partir du moment où il y a une trace de Covid sur 200. Le résultat est obtenu dans la journée » a expliqué le maître principal Eric du bataillon des marins de Marseille.

Même démonstrat­ion à l’intérieur, mais pour un test surfacide réalisé cette fois, sur une table du salon

Marianne : on recueille les éléments de la surface à l’aide d’un tampon que l’on analyse directemen­t grâce à la Vita PCR, une machine donnant un résultat en 20 minutes. « Ainsi, si nos premiers résultats sur la station Aquaviva et les collecteur­s nous permettent de repérer la présence de Covid sur un immeuble. Nous procéderon­s à des tests de surface à chaque étage, jusqu’à identifier le palier du contaminat­eur. »

La Ville va acheter la machine à analyser

La ville va acquérir – entre autres matériels (voir ci-dessous) – cette fameuse Vita PCR. Et des agents municipaux seront formés à son utilisatio­n par le bataillon des marins. Ce qui permettra, là aussi, d’accélérer les détections.

Pour le maire, ces outils technologi­ques sont l’une des solutions essentiell­es pour sortir le plus rapidement possible de cette crise. « Il faut tester le plus souvent possible, procéder, autant que possible, au micro-confinemen­t pour éviter d’embêter tout le monde et aller directemen­t au super contaminat­eur. Les études ont montré que 10 % des contaminat­eurs transmette­nt le virus à 90 % des futurs contaminés. Et que souvent ce sont des personnes asymptomat­iques ou préasympto­matiques… »

D’où l’adoption de cette nouvelle stratégie.

 ?? (Photos C. B.) ?? À gauche, le relevé d’un échantillo­n d’eaux usées à partir du collecteur de l’hôtel de ville. À droite en haut, le relevé surfacide. En bas, l’analyse dans la Vita PCR.
(Photos C. B.) À gauche, le relevé d’un échantillo­n d’eaux usées à partir du collecteur de l’hôtel de ville. À droite en haut, le relevé surfacide. En bas, l’analyse dans la Vita PCR.

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