Une recyclerie solidaire dans les cartons
L’agglo lance un appel à projet pour la création d’un tiers-lieu. Valorisation, revente, ateliers de formations... Un site axé sur la « seconde vie » de nos déchets.
Rien ne se perd, tout se transforme. Engagée dans sa « stratégie globale de diminution des déchets, enjeux écologiques, économiques et civiques », répète son président, David Lisnard, l’agglomération Cannes Pays de Lérins (CACPL) se tourne vers un nouveau projet.
C’est tout l’enjeu de l’appel voté par les élus, hier après-midi : la création d’une recyclerie solidaire à l’échelle intercommunale. L’ensemble articulé autour d’un tierslieu multi-activités. À l’instar de ce qui se fait déjà sur le territoire, via « les unités mobiles, en lien avec le tissu associatif. » Objectif : « Créer un écosystème, en faire un outil économique innovant, vivant et un espace de solidarité. En activant des réseaux de pros, de bénévoles, d’artisans, d’artistes, de chineurs, de passionnés...» liste l’élu. D’où l’appel à projet : obtenir «une large vision des offres » et des propositions des acteurs de l’économique sociale et solidaire et trouver, au passage, des partenaires financiers. Évoquant une masse d’encombrants «de8750tparan déposés dans les déchetteries » de l’agglo, il résume la philosophie : « Réduire le flux et valoriser un certain nombre d’objets tout à fait recyclables. » Plus prosaïquement, Chantal Chasseriaud (Le Cannet), « pas opposée sur le principe », s’enquiert, elle, de la « faisabilité » d’un tel projet et de l’activité du site, estimant la description «un peu fourre-tout. »
Un terrain en vue à La Roubine
Questions : « Quel terrain avezvous en tête ? Comment ce site se place-t-il par rapport aux décharges ? Quel type de cours collectifs ? On parle aussi de restauration, d’un espace de coworking, de compostage, d’un programme culturel [la création d’un jardin pédagogique est aussi évoquée]...» Pour le terrain, le président évoque l’hypothèse « d’une friche industrielle de la SNCF à la Roubine [Cannes La Bocca] .» Sur les décharges, il ne « comprend pas » le lien, expliquant qu’il s’agirait là d’un « autre maillon » de la chaîne de réduction des déchets. Les cours ? « On parle de formation au recyclage, au compostage. C’est pour ça qu’on appelle cela un tiers-lieu : c’est une opération très complète et complémentaire de ce qu’on fait par ailleurs. »
En clair, une fois sur place, «onarrivera avec des objets, on les transformera, on les échangera. On suivra une formation civique pour progresser dans notre rapport aux déchets. »
Il conclut son propos : « On verra qui sera intéressé par cet appel et on y reviendra, pour évoquer les détails. Aujourd’hui, on fixe les intentions et les objectifs. J’ai vu ça en Scandinavie, ça marche très bien. » Plus proche de nous – pas à l’échelle d’une agglomération, il est vrai – ça se fait aussi à Grasse, Gattières, Nice... Et ça marche aussi pas mal.