Mandelieu a l’ambition d’être « Nature en ville »
Au programme du mandat de Sébastien Leroy, le crucial projet d’îlots de fraîcheur liant les quartiers, les créations paysagères et le développement de la mobilité douce.
Le maire, Sébastien Leroy, évoque dans le détail ses ambitions en matière environnementale et décrit quelle transformation va connaître la ville jardin dans les prochaines années.
Quelle est l’origine du concept Nature en ville ?
La ville a échappé à l’hyper urbanisation au début des années soixante-dix sinon nous serions aujourd’hui une ville de habitants. Sur hectares, il n’y a que hectares de cité, avec de grands axes de respiration. J’ai toujours aimé l’urbanisme et mon envie profonde était de faire une ville ou la nature recouvre la cité et pas l’inverse ! Je veux de l’humain avec et dans la nature, proposer un espace vivant et de grande qualité, qui évolue au rythme des saisons. D’où l’idée de Nature en ville et de canopée urbaine.
Comment se décline la canopée urbaine dans les quartiers ?
C’était mon projet de mandat, une grande connexion entre les poumons verts et les espaces de vie. Nous voulons structurer les déplacements doux de la ville en recréant une coulée verte quitte à détruire des bâtiments s’il le faut pour acquérir du foncier. Avec la Siagne, le Riou et leurs berges, la canopée urbaine va traverser la ville d’est en ouest et du nord au sud, ce qui reliera l’estérel avec la vallée de la Siagne, le Tanneron, pour que cette écriture se décline dans chaque quartier.
Comment va-t-on s’y déplacer ?
Le plan vélo s’intègre dans ce projet. Avec de vraies pistes cyclables, organisées, comme un itinéraire de métro où l’on sait comment et où l’on va. Les véhicules thermiques seront toujours là, mais ils ne doivent pas être omniprésents.
Il faut associer les voitures avec des places de stationnements gratuits, utiliser les navettes. À pied, on peut traverser la ville par les Berges de Siagne sans avoir à emprunter un passage piéton. L’idée est d’y adjoindre prochainement les berges du Riou, une connexion qui permettra de traverser la ville presque sans croiser de voiture. À terme, les berges du Riou vous emmèneront jusqu’au bord de mer, c’est un projet enthousiasmant pour les prochaines années.
Quels délais pour concrétiser cela ?
Chaque année verra se concrétiser le projet, l’évolution sera visible, seules les contraintes administratives nous entravent.
Nous ne sommes jamais libres de notre urbanisation car soumis à la bureaucratie parisienne, les technocrates veulent nous dicter la manière dont nous devons penser notre ville.
Laissez-nous gérer le terrain !
Quel est le budget consacré au
programme Nature en ville ? Rien qu’en acquisition foncière : millions d’euros. À terme, ce seront plusieurs dizaines de millions d’euros, dont certains sont déjà investis.
Comment intégrer la contrainte de l’inondabilité ?
Tout ce qui est réalisé doit permettre l’inondabilité. Pour exemple ce parc de l’argentière [lieu de l’interview lors de la visite du jardin éphémère par le maire, NDLR] peut être recouvert un jour d’un mètre d’eau. Quand l’eau se retirera, il pourra être remis en fonction très vite parce que tout ce qui y est installé est compatible avec les inondations. Ce parc se prolongera, à terme, sur les vergers de Minelle, et ce superbe jardin éphémère sera sûrement pérennisé, avec quelques aménagements. La canopée urbaine doit devenir L’ADN de notre ville !