Grâce à L’ADN, Anne-marie a retrouvé sa cousine américaine
Anne-marie Murat, née à Nice, vit depuis plus de cinquante ans dans l’illinois. En contact quotidien avec l’association de généalogie des A.-M., elle a recouru, pour elle-même, à L’ADN.
Native de Nice, elle a épousé un Américain et a quitté la France à vingt-trois ans. Anne-marie Murat en a aujourd’hui soixante-seize, elle vit toujours près de Chicago, dans l’illinois. Retirée des assurances où elle travaillait comme analyse financière, cette passionnée d’histoire est en contact quotidien avec une amie de Nice, membre, comme elle, de l’association de généalogie des Alpes-maritimes. Anne-marie a d’abord enquêté sur son arrièregrand-père. « J’étais intriguée par son nom, Aldoprando, que ma mère détestait. »
Par hasard, elle tombe sur un message sur Internet, d’une personne recherchant un individu se prénommant Aldoprando. « C’était donc un prénom… Ma mère est morte sans le savoir : son grand-père avait déclaré trois enfants à Villars-sur-var et l’état civil n’avait pas retenu son patronyme, qui était Bertolla. Je suppose que ce Jean-baptiste Aldoprando Bertolla parlait avec un fort accent, et que l’employé n’a pas compris ce qu’il disait. » Voilà pour l’anecdote. C’était il y a vingt ans.
« Des ancêtres communs à Falicon »
Depuis, Anne-marie a exploré un autre champ, celui des recherches ADN que les États-unis pratiquent sans sourciller. Grosse surprise : « Le mien a matché avec celui d’une dame qui réside en Californie et dont la famille est de Nice. Nous avons correspondu, elle n’avait pas le temps de faire son arbre généalogique, je lui ai proposé de le faire avec le nom de sa grandmère. Je suis remontée jusqu’à notre quatrième arrière-grand-parent. Ce qui signifie que nous sommes cousines au cinquième rang. Avec des ancêtres communs à Falicon. Sa mère vit d’ailleurs toujours à Juanles-pins. »
« Si les Français se débrouillent, je sais que c’est interdit. Je ne comprends pas », déplore Anne-marie, qui se félicite qu’un Azuréen se soit récemment découvert un « demi-neveu » dans la région. « C’est vraiment regrettable, estime-telle. Regrettable, et injuste pour les personnes qui n’ont pas de père ou qui ont été abandonnées. » Une façon de respecter le choix de l’ascendant ? « Et celui ou celle qui n’a pas demandé à naître ? Le droit de l’enfant, pour moi, doit primer. » Aux États-unis, il est possible de partager le résultat avec de nombreux autres sites, ce qui élargit les possibilités de croisement des informations.
Moyennant 50 à 80 dollars, des foules d’américains cherchent à renouer avec leurs origines. À condition d’un effort supplémentaire (200 dollars), une compagnie propose de remonter les deux branches, paternelle et maternelle, sur au moins dix générations.
« Le plaisir de savoir »
« Moi, j’en suis à dix-neuf, mais par les moyens classiques de l’arbre généalogique. En 1500, mes aïeuls étaient dans les Alpes-maritimes. Nice, Falicon, Aspremont… »
Quel lien peut-on ressentir avec des ascendants si lointains ? « C’est ma passion depuis 1977. Maintenant que je suis à la retraite, je ne fais que cela, toute la journée. C’est le plaisir de savoir. Et l’intérêt pour l’histoire. Par exemple, j’ai trouvé un registre dans les archives municipales de Nice où est décrite l’entrée de Napoléon à Golfe-juan. Eh bien, l’un de mes ancêtres était là. Il habitait Nice mais, en revenant de Grasse où vivait la famille de sa femme, cet homme a été le témoin de cette arrivée, qu’il raconte. »