Autopsie d’une journée de vaccination ratée
Un raté, un flop. On l’appellera comme on voudra, mais l’opération organisée par l’état, qui consistait à déstocker le vaccin Astrazeneca, a été un bide monumental hier. Le Palais des expositions de Nice avait été désigné au dernier moment comme centre départemental pour vacciner les Azuréens de « première ligne » de plus de 55 ans (1). L’état, organisateur, s’était appuyé sur le savoir-faire des collectivités locales. Jeudi, selon nos informations, la préfecture avait contacté la métropole. Et demandé la mise à disposition d’un centre. L’état ne souhaitait pas plusieurs lieux dans le département, mais un centre unique. Le Palais des expositions a donc été mis à disposition en « petite jauge », de 2000 vaccinés/jour. Problème, les vaccinables concernés n’ont été avertis que vendredi matin, en pleine période de vacances scolaires. Hier matin, moins d’une centaine de personnes ont été vaccinées.
Nice-matin a contacté la préfecture, responsable de l’opération. La gêne est palpable. « Effectivement, l’opération ne connaît pas un grand succès, relève la sous-préfète de Grasse, Anne Frackowiak-jacobs. À Marseille et ailleurs c’est la même chose. »
Selon nos informations, le centre de Marseille a en effet connu la même mésaventure. Seuls trente rendez-vous ont été pris dans le Var et dix dans les Hautes-alpes…
Est-il possible en pareil cas de proposer ces doses disponibles aux personnes volontaires ? « C’est une décision nationale, je ne peux pas vous répondre, on ne peut pas réagir dans l’heure, explique
la sous-préfète. On aura des réponses ce lundi au plan national. »
Revoir la stratégie vaccinale ? «Jen’ai pas la réponse, cela ne dépend pas de
moi. » Tout juste assure-t-elle qu’aucune dose ne sera perdue. La Métropole se disait prête hier soir à ouvrir aujourd’hui le Palais des expositions en cas de changement de stratégie. Mais rien n’est moins sûr.