Nice-Matin (Cannes)

Maison squattée : leur soutien aux propriétai­res

Hier, plus de quatre cents citoyens ont manifesté leur soutien à Jeanphilip­pe et Marie-françoise Victor, dont la maison familiale est toujours occupée illégaleme­nt.

-

Une marée humaine s’est emparée, hier matin, du pont de la gare des Arcssur-argens (Var). En effet, plus de quatre cents manifestan­ts de différents horizons se sont unis derrière la famille Victor, criant son désespoir face à un cauchemar qui dure depuis sept mois.

Tout commence le 27 septembre 2020 lorsqu’un voisin lance l’alerte. Plusieurs demandeurs d’asile ont pénétré par effraction dans la maison familiale de Jeanphilip­pe et Marie-françoise Victor. Ils n’en sont toujours pas repartis.

« Peur de rentrer chez moi »

« Nous avons tout essayé. Il y a eu une décision de justice, avec constatati­on de l’intrusion, leur ordonnant sans délais de quitter les lieux », explique Jean-philippe Victor. « Puis, plus rien. » L’arcois interpelle alors le sous-préfet de l’arrondisse­ment de Draguignan, Éric de Wispelaere. En vain. Le représenta­nt de l’état assurait, en février dernier dans nos colonnes, ne pas pouvoir intervenir avant le 31 mai, fin de la trêve hivernale. « Un scandale, lance un manifestan­t. Allons reprendre nous-même cette maison ! » Une interventi­on que la famille Victor refuse. L’expulsion pour être conforme doit être ordonnée par le sous-préfet. Pour la fratrie Victor une manifestat­ion pacifique a plus d’impact. « Et puis j’en suis arrivé à avoir peur de rentrer chez moi », avoue Jean-philippe Victor. « Je n’imagine même pas dans quel état est la maison. J’ai grandi ici, entre ces murs. Si jamais j’ose mettre un pied sur ma propriété, ce qui m’est interdit, que va-t-il m’arriver ? C’est le monde à l’envers. » Une aberration bien comprise par la plupart des personnes venues les soutenir. « J’ai reçu des dizaines et des dizaines de témoignage­s affligeant­s. Notre cas n’est pas isolé », indique, émue, Marie-françoise Victor qui se dirige avec le cortège vers sa villa. « Je ne me rendais pas compte que tant de gens vivaient la même situation. Comment se fait-il que l’état ne sourcille pas ? »

« Marseillai­se » à l’unisson

Alors que la foule devait rejoindre la brigade territoria­le de gendarmeri­e, celle-ci s’est finalement arrêtée contre la volonté des Victor devant leur demeure. Là, devant des volets fermés, plusieurs centaines de voix se sont élevées pour entonner, en choeur, La Marseillai­se. « Ils pensent que cette présence et ce chant vont les faire fuir. C’est impossible ! Mais, en tout cas, ça réchauffe le coeur », poursuit Marie-françoise. Durant plus d’une heure, ces citoyens sont restés devant la maison à discuter. Au milieu un couple, Christine et Gérard Michon, espère que ce rassemblem­ent permettra de faire avancer les choses. « Face à tant de personnes qui s’expriment d’une seule voix, les politiques bougeront peut-être. Il y a un ordre d’expulsion, il faut le respecter. Personne ne peut s’y opposer. » Les Victor gardent espoir que quelqu’un intervienn­e enfin en leur faveur...

 ?? (Photos Sébastien Fabret) ?? Une mobilisati­on qui « réchauffe le coeur », confie Marie-françoise Victor.
(Photos Sébastien Fabret) Une mobilisati­on qui « réchauffe le coeur », confie Marie-françoise Victor.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France