Nice-Matin (Cannes)

Maxime, chef d’entreprise niçois, a battu un record avec JP...

- PHILIPPE HERBET pherbet@nicematin.fr

Avec le soutien de la ville de Nice, et sur son fidèle Plan Verdier, le « gentleman skipper » a choisi de renouer avec ses premières amours : la course au large !

Vaillant rétiaire des océans, dans cette arène bordée d’écume, il a dompté - loin de ce vacarme souvent égotique qui pollue notre quotidien de Terriens - bien plus d’un Everest… Mais Jean-pierre Dick ne respire que dans le silence des vagues. S’est toujours laissé caresser le cuir par l’appel du grand large. Alors, nouveau changement de cap pour le Niçois ! Après ces quatre dernières années, qui lui ont permis de lancer la série des ETF26 ! Ces bateaux « volants », qui l’on tant fait rêvé, et dont il est le « géniteur ». Mais la course hauturière, bien plus que le monde de la régate est, et reste, sa principale raison d’être. Du coup, avec le soutien de la ville de Nice et de partenaire­s locaux comme Flytrans et Duncan, de se lancer dans un nouveau programme. De se dessiner, déjà, d’autres défis ! Et ça va sentir les embruns ! Puisque dès la mi-juin, en équipage, il va tenter de battre (à nouveau) le record établi, en son temps, par un certain Eric Tarbarly, entre Saint-pierre-et-miquelon et Lorient. Une transat qui ne parle peut-être pas au plus grand nombre, mais qui, pourtant, n’est pas sans risques. « Entre les icebergs et les courants, le début du parcours sera en effet un peu stressant. Mais ce « Défi for Pure Océan » est aussi l’occasion pour nous de mettre l’accent sur la préservati­on de la planète… » « Après, poursuit le quadruple vainqueur de la Transat Jacquesvab­re, on va mettre le bateau (rebaptisé désormais The Kid for Ville de Nice) en chantier, avec l’idée de le fiabiliser encore davantage. Ce sera un peu comme un retour aux paddocks, si on peut comparer avec ce qui se passe en Formule 1. Ça va être beaucoup de peinture et d’électroniq­ue… » Suivront, ensuite, quelques « balades » en Méditerran­ée. Avec, outre de beaux moments de partage prévus en Baie de Anges, l’étape incontourn­able des Voiles de Saint-tropez. «En fin d’année, c’est là où tous les plus beaux bateaux du monde se retrouvent. On le sait déjà, on va vivre des moments incroyable­s… » Pour autant, de rester focus sur un calendrier sportif bien précis, où figurent, entre autres, la Middle Sea Race (le Tour de Sicile, NDLR) et L’ARC, qu’il a déjà remportée trois fois (programmée à nouveau en novembre). Mais Jean-pierre Dick, solidement ancré dans une nouvelle séquence de vie, souhaite aussi s’aligner au départ de la prochaine Route du Rhum. « Quand je suis en mer, je suis un homme différent. Alors, j’ai l’opportunit­é de me lancer dans cette course réellement mythique que j’ai terminée 3e en 2006. Et je peux potentiell­ement le faire sur mon bateau actuel, dans la classe « Rhum mono ». Améliorer mon meilleur classement serait un bel objectif. En tout cas, c’est un challenge crédible et à portée de mains… »

Le doute est réel, bien sûr. Mais les certitudes sont également aussi nombreuses que les milles qu’il a déjà parcourus durant toutes ces décennies !

Au point d’envisager repartir sur un cinquième Vendée Globe ? « C’est un projet qui implique tellement de choses... S’il n’y avait que la course, je dirais oui immédiatem­ent. Mais il y a tout ce travail en amont, la recherche de sponsors, etc. Et puis, il faut aussi mettre sa vie personnell­e entre parenthèse­s pendant au moins deux ans. Mais oui, cette épreuve est unique, permet de faire passer certains messages. Maintenant, en ce qui me concerne, toutes les planètes ne sont pas alignées sur ce sujet... »

Il s’est découvert une indicible passion pour la voile, il y a une vingtaine d’années. A tiré ensuite quelques bords, en famille, que ce soit en Corse ou du côté des Seychelles (où ils y sont restés un mois). Puis a nourri ce rêve - encore plus ultime (intime ?) - de transatlan­tique. Alors, quand il apprend que Jean-pierre Dick recrute un équipage, il n’hésite pas un seul instant ! S’engage à fond dans le projet. « Initialeme­nt, c’était pour faire la Québec - Saint-malo.

Mais la Covid est passée par là. Et la course a été reportée. Alors quand est arrivée cette opportunit­é de tenter le record entre Saint-pierre-et-miquelon et Lorient, on n’a pas hésité bien

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La Route du Rhum en filigrane ”

longtemps. Ce n’était plus une simple traversée qui nous attendait et, en plus, ça donnait du sens à notre aventure… »

À  ans, Maxime Valabregue, chef d’entreprise à Nice, s’apprêtait donc alors à vivre des moments incroyable­s.

« Avec les morceaux d’iceberg, c’est un parcours qui, dans sa première partie, n’était pas si facile. Mais on l’avait intégré dans notre formation météo et routage. Au final, outre ce record que l’on a battu - ce qui est déjà incroyable -, je conserve des souvenirs fantastiqu­es. Notamment durant toutes ces nuits où, avec le plancton phosphores­cent, on avait comme un sillage de lumière derrière le bateau. C’était juste magique… »

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