Coups de feu en pleine journée aux Moulins à Nice
Un ou plusieurs tirs ont éclaté hier vers 13 h 15 aux abords de la place des Amaryllis. Deux individus ont été vus prenant la fuite. Le maire et le préfet se sont rendus sur place.
Il vient faire quoi l’maire ? » Les habitants des Moulins étaient un peu surpris hier, peu après 17 heures, de voir débarquer le maire, ses adjoints, son cabinet, ses communicants, ainsi que le préfet et son staff, tous entourés de policiers en tenue et en civil.
Presque plus surpris, finalement, que par les coups de feu qui ont été tirés vers 13 h 15 sur la place des Amaryllis.
Un homme de 55 ans a été touché à la jambe (lire par ailleurs), sans que l’on sache s’il était visé ou victime collatérale.
« Il vient faire son cinéma, c’est pas fermé les cinémas normalement ?
Les coups de feu, les habitants des Moulins y sont malheureusement habitués. « Je veux dire très clairement aux voyous, aux délinquants, aux barbares qui veulent continuer à terroriser, à mettre leur emprise sur les jeunes, que je ne vais rien lâcher », a réaffirmé Christian Estrosi, face aux caméras des journalistes conviés trois quarts d’heure plus tôt. Le maire de Nice a réclamé la présence d’une unité mobile en permanence dans le quartier.
« Il vient faire son cinéma, c’est pas fermé les cinémas normalement ? », s’amuse un jeune après l’avoir écouté de loin. Juste à côté de lui, Fakry, qui habite le quartier, pique un sprint pour apostropher le maire, qui s’apprêtait à remonter en voiture. Son inquiétude : l’avenir du skate park. «Le sport, c’est prioritaire, on va même renforcer les équipements sportifs, et même la culture », assure Christian Estrosi.
« Les structures se ferment, il n’y a qu’une association qu’on voit vraiment, c’est l’association Adam », se désole un autre habitant du quartier auprès de Monique Bailet, adjointe au maire déléguée à Nice Ouest. Et l’élue de promettre un projet socio-culturel. «Onvous le présentera dans les semaines à venir. »
Le préfet des Alpes-maritimes a lui aussi fait part de la détermination de l’état. « Nous avons commencé à déstabiliser les délinquants, à perturber leurs échanges, à amoindrir la rentabilité de leurs filières (...) Nous avons touché là où ça fait mal, avec des saisies. »
« Nous avons touché là où ça fait mal »
Bernard Gonzalez a rappelé les moyens énormes qui ont été consacrés aux Moulins. L’unité mobile en permanence ? Pas d’annonce ferme. « Si je peux avoir une unité permanente, c’est une bonne chose. On va la redemander, on l’aura de nouveau. Mais je crois surtout au travail de présence permanente dans le quartier avec des équipages qui circulent à pied. Que chaque jour les commerçants aient le droit à une visite de policiers, qu’on se connaisse », a souligné ce dernier.
Un peu plus tôt, maire et préfet avaient fait le tour de la pharmacie, du bureau de tabac, de l’épicerie. Sans toujours convaincre. Depuis le début de l’année, selon Christian Estrosi, 583 interpellations ont été menées dans les secteurs de deal de la ville, dont 91 dans le seul quartier des Moulins.