Nice-Matin (Cannes)

Fauchés en pleine jeunesse en désamorçan­t une mine

Edmond Roux, Ferdinand Koblatz et Antoine Colmars, soldats de la Résistance, sont morts le 28 août 1944, au cours d’un acte de bravoure.

- CORINNE BOTTONI

D’aucuns se souviennen­t encore de ces trois jeunes hommes, âgés d’une vingtaine d’années, ayant trouvé la mort, sur le chemin du Puits aux Grottes, en désamorçan­t une mine.

Prêts à tout pour sécuriser le village

Faisant partie du Camp Valcelli, à Claviers, ces résistants venaient de participer aux combats, à la lisière du départemen­t du Var. Ils voulaient sécuriser davantage les alentours du village en procédant à un déminage du lieu.

Antoine Colmars, vingt ans, originaire de Nice, sergent, sous-chef de section, était le responsabl­e du groupe. Ferdinand Koslatz, dit Koblatz, vingt ans, déserteur tchèque de la Wehrmacht, avait rejoint les F.T.P. (Francs-tireurs, Partisans) Quant à Edmond Roux, né à Grimaud,

alors âgé de vingt-deux ans, il vivait avec ses parents et logeait chez eux, à l’usine électrique de la Siagne, où son père était machiniste. Tous trois furent tués par l’explosion d’une mine antichar qu’edmond Roux tentait de désamorcer.

Ce dernier ignorait que certaines mines étaient piégées. Roux et Colmars furent tués sur le coup, tandis que Koblatz décéda lors de son transfert à l’hôpital militaire de Draguignan. Les trois corps, affreuseme­nt mutilés, furent déposés à la mairie, transformé­e en chapelle ardente et gardés par deux F.T.P. Les trois jeunes gens furent reconnus « Morts pour la France », Koblatz et Colmars, ensuite décorés de la Croix de Guerre, à titre posthume.

Situé à Claviers, puis sur le rebord du plan de Canjuers, sur la commune de Brovès, ce maquis va devenir, par l’arrivée de tous les réfractair­es au S.T.O (Service du Travail Obligatoir­e), un maquis important grâce au recrutemen­t effectué au sein des communes varoises et maralpines. Il atteint un effectif de presque 150 hommes, en août 1944.

Les hommes du maquis Valcelli qui deviendra 4e Compagnie F.T.P du Var entreront en action dans le secteur après l’annonce du débarqueme­nt de Provence, du 15 août : attaques de convois, mais aussi la réception des parachutis­tes britanniqu­es et américains largués par erreur sur le secteur et bien d’autres actions.

Une stèle en hommage aux trois maquisards

La mort des trois maquisards a été très traumatisa­nte pour le village. Le lieu, théâtre du drame, s’appelle désormais, chemin de la Stèle, depuis qu’un monument y a été érigé, en mémoire des trois Résistants. Pour mémoire, Saintcézai­re-sur-siagne faisait partie de la ligne de défense allemande. Les soldats allemands des première et deuxième compagnies du Réserve Grenadier bataillon 7 avaient investi le village après le débarqueme­nt Allié. Ce sont les compagnies G et I du 517e Parachute Infantery Regiment qui libérèrent le village en fin de journée, le 22 août 1944. Les combats avaient causé la mort de cinq parachutis­tes américains, onze soldats allemands, quatre maquisards et une civile.

Savoir + « Le débarqueme­nt en Provence », de Jean-loup Gassend. Ed Heimdal. 2014.

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(Archives DR) Edmond Roux avait une vingtaine d’années.

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