Nice-Matin (Cannes)

« Mon papa, c’est ma force »

Le libero de L’AS Cannes, Jérémie Mouiel, vit sa première finale de championna­t de France. Passé par Chaumont, il s’est confié avant un match retour qu’il faut impérative­ment gagner.

- PROPOS RECUEILLIS PAR ROMAIN HUGUES

Àbientôt 26 ans, Jérémie Mouiel est l’un des meilleurs liberos de France. Internatio­nal depuis les sélections de jeunes en 2013, il a accédé, pour la première fois de sa carrière, à la finale du championna­t de France avec son club formateur, L’AS Cannes. Battus à l’aller (3-1) à Chaumont, les Azuréens doivent impérative­ment gagner demain (21h au Palais des Victoires) pour continuer à rêver.

Jérémie, vous réalisez une saison incroyable…

On fait une saison exceptionn­elle malgré la situation sanitaire et les différents arrêts et reports. On est vraiment content de ce que l’on a réalisé, même si ce n’est pas terminé.

On a fait une très belle saison régulière et les playoffs nous apportent beaucoup d’émotions. En quart de finale, on était dos au mur, on réalise un match d’appui très intense. En demie, on bat Cambrai alors qu’ils ont deux balles de match… On est vraiment fier de ce que l’on a fait.

L’AS Cannes, c’est le club où vous avez commencé…

Oui, avec Igor Kolakovi comme coach, juste après avoir été au pôle espoirs du lycée Carnot ! Puis je suis parti à Avignon pour jouer en Ligue B, pour ensuite aller à Chaumont en tant que e libero. J’ai eu la “chance” que le numéro un se blesse, ce qui m’a permis de jouer un peu. Après Nantes, qui a fait un pari avec des jeunes, je suis retourné à Chaumont pour y jouer la Ligue des Champions. C’était une chance incroyable, grâce à l’appui de Silvano Prandi, qui est toujours le coach actuel et qui m’a beaucoup aidé dans ma carrière.

Qu’est-ce que ça fait de représente­r le club de votre ville en finale ?

C’est une fierté. Je suis revenu ici pour gagner un titre avec mon club formateur, le club de ma ville. J’espère qu’on va le faire, ça me tient vraiment à coeur. Pas mal de mes amis et de ma famille m’en parlent, je sais qu’il y a du monde derrière nous. J’espère pouvoir faire plaisir à tout le monde en gagnant ce titre.

Quelle est la force de l’équipe cette saison ?

Humainemen­t, nous sommes tous des personnes complèteme­nt différente­s et cela enrichit le groupe.

On vit à fond les choses, on est mentalemen­t solide, on arrive à revenir de situations désespérée­s, on est vraiment un groupe soudé et, depuis le quart de finale face à Tourcoing, on est encore plus ensemble. Toute la saison, on a montré que dans les moments importants, on pouvait compter les uns sur les autres.

Que retenez-vous de vos  saisons à Chaumont ?

La Ligue des Champions, notamment un match référence contre Trentino Diatec, lors des playoffs à . On gagne le match aller, il y avait tellement de monde qui nous poussait, c’était incroyable ! A Chaumont, tu as vraiment l’impression d’être une star, comme au foot !C’est vraiment un club pro, il y a énormément de monde qui te soutient, c’est très valorisant pour un sportif de haut niveau.

L’affronter en finale...

J’en suis très heureux ! Je suis content de retrouver mon pote Raphaël Corre ou de jouer contre mon ancien coach. Pour moi, c’est la meilleure finale entre mes deux clubs de coeur. J’ai vécu tellement de belles choses, là-bas.

En , vous obtenez la

médaille d’argent avec l’équipe de France en Ligue Mondiale. C’est une fierté ?

C’est un accompliss­ement ! On ne peut qu’être fier de jouer pour son pays, ses couleurs, et d’évoluer avec les meilleurs joueurs de France ou du monde, comme Ngapeth ou Toniutti, par exemple. En plus, en , les gars ont tout fait pour que je me sente bien dans l’équipe, je suis content et fier du parcours.

Votre papa, Hervé, était champion de bridge (il est

décédé en , ndlr) .En quoi vous inspire-t-il ?

Il m’inspire en tout, je pense à lui tous les jours. Mon papa, c’est ma force. Je sais qu’il se transcenda­it lorsqu’il jouait des finales. Je veux lui montrer que je suis le meilleur et qu’il peut être fier de moi. Avec mon papa, on avait une relation fusionnell­e. J’espère qu’il est fier de moi.

‘‘ Je suis revenu pour gagner un titre avec mon club formateur”

 ?? (Photo Dylan Meiffret) ?? Qualifié en finale avec son club formateur, Jérémie Mouiel vit forcément un moment spécial.
(Photo Dylan Meiffret) Qualifié en finale avec son club formateur, Jérémie Mouiel vit forcément un moment spécial.

Newspapers in French

Newspapers from France