L’intelligence artificielle en pleine ville
Lauréate de nombreux prix pour le développement de sa facette « Smart city », la Ville poursuit sa transition numérique. Mais quel est l’impact de cette évolution dans le quotidien ? Quel coût ?
Minority Report, vous voyez ? Eh bien Antibes reste encore bien loin de l’oeuvre de Spielberg. Source de nombreux fantasmes – alimentés par la crise sanitaire que nous traversons –, le monde connecté semble être autant source de fascination que de répulsion. Rien d’étonnant alors de constater une faible communication des collectivités territoriales autour de leur volet Smart city. Comme s’il ne fallait évoquer l’intelligence artificielle qu’avec parcimonie, histoire de ne pas effrayer la population qui hurle sa peur de « Big brother » à travers les réseaux sociaux. Nul jugement. L’humain existe – et survit sûrement – grâce à ses paradoxes.
Quoi qu’il en soit, la tendance « ville intelligente » ne date pas d’hier. Si Singapour fait office de modèle du genre avec ses « super-arbres » dotés de panneaux photovoltaïques, l’ostentation n’est clairement pas de mise dans la région. Des bancs solaires connectés à Cannes et une application de services publics à Antibes : voici la partie visible de l’ouvrage. Mais ce n’est pas pour son outil de signalement de déchets sauvages que la cité des Remparts a reçu de nombreux prix. Vidéosurveillance, cartographie 3D, maquette numérique, gestion de l’eau, dématérialisation des données, croisements des informations… Les enjeux prennent place sur un terrain situé loin des regards. Et pourtant, les compétences made in Sophia Antipolis s’avèrent on ne peut plus valorisées à travers le développement de cette facette. De quoi s’intéresser de plus près à ce qui paraît bien moins nébuleux une fois les explications données…
Permettre au volet «Smartcity» de développer son éventail d’usages et de services durant les prochaines années, ça coûte combien à la Ville ? « Moins d’un demi-million d’euros, assure David Simplot, conseiller municipal délégué à la ville intelligente, qui ajoute : Dans beaucoup de cas nous travaillons avec des entreprises sophipolitaines qui ont besoin d’un terrain d’application concret. Dans ce cas-ci il n’y a pas de coût, cela nous revient clairement à zéro euro sur la facture. Pour les deux parties, c’est gagnant-gagnant. »