Nice-Matin (Cannes)

Le proxénète travaillai­t depuis sa cellule à Nice

La PJ a réalisé un coup de filet pour stopper une entreprise criminelle, en partie familiale. 100 000 euros étaient cachés dans le jardin des grands-parents du suspect.

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Il présente « un profil un peu atypique », dixit une source proche de l’enquête. Des trafiquant­s de stups qui gèrent leur business depuis la prison, la justice connaît. Un trafiquant qui fait commerce de chair humaine derrière les barreaux, voilà qui est plus insolite encore.

La police judiciaire de Nice vient d’orchestrer un joli coup de filet à travers la France. Elle a démantelé un réseau de proxénétis­me bien rodé. Neuf personnes ont été interpellé­es, quatre d’entre elles placées en détention. Magie de la prison 2.0 : le chef présumé pilotait les opérations depuis un téléphone portable, alors qu’il était détenu… et déjà condamné pour des faits similaires.

Lyon, Bordeaux, Grand Est…

L’affaire débute à l’été 2020, au détour de vérificati­ons policières. La PJ découvre que ce Niçois, âgé de 31 ans, a repris ses activités criminelle­s à l’ombre. Le groupe proxénétis­me poursuit l’enquête sur commission rogatoire avec l’antenne du GIR (groupement d’interventi­on régionale) Paca.

Les limiers mettent au jour une machine bien huilée. Des femmes âgées d’une vingtaine d’années, quasi toutes françaises, se prostituen­t dans des appartemen­ts, via des sites de petites annonces. Elles changent régulièrem­ent de région. Pour les enquêteurs, la tête de réseau gère leur activité et leurs revenus. Des complices font office de « banquiers » pour blanchir l’argent. Et des membres de sa famille sont mis à contributi­on pour le stocker.

Fin 2020, le suspect n°1 est transféré de la maison d’arrêt de Nice au centre de détention de Tarascon. Mais son business continue. Mercredi dernier, les policiers passent à l’action.

La PJ de Nice interpelle deux suspects, dont la principale cible. Au même moment, la PJ de Lyon appréhende deux femmes respective­ment âgées de 23 et 27 ans. Leurs collègues de Bordeaux font de même pour une femme de 37 ans. Les quatre autres interpella­tions ont lieu dans le Grand-est, dans les environs de Nancy et Epinal.

C’est dans les Vosges que se trouvait la base familiale du réseau. 220 000 euros sont saisis, dont 100 000 stockés en petites coupures dans des sacs hermétique­s… dans le jardin des grands-parents. Deux SUV BMW sont également saisis.

« Esclavagis­me moderne »

Les suspects présentent donc une fourchette d’âge très large : la vingtaine pour certains, autour de 70 ans pour d’autres. Tout ce petit monde aurait gravité autour du trentenair­e niçois, assisté d’un complice âgé de 24 ans. Des femmes auraient joué les « mères maquerelle­s », mettant les annonces en ligne, réservant les appartemen­ts, encaissant la recette. Le suspect n°1 aurait tenu cette activité d’une main ferme, avec des méthodes de petit caïd. « Il gère sa PME depuis sa cellule, en mêlant des relais familiaux, faisant preuve d’une capacité d’adaptation certaine », observe une source proche de l’enquête. Pas de quoi glorifier l’intéressé pour autant : « Cela reste de l’esclavagis­me moderne, avec des drames derrière. Ce sont toujours des faits sordides… »

Entendus par la PJ, les suspects auraient pour la plupart reconnu leur implicatio­n, prenant soin de minimiser leur rôle. Vendredi, le juge d’instructio­n niçois Alexandre Julien a mis en examen le chef et son complice présumés, pour « proxénétis­me aggravé en bande organisée ». Tous deux sont écroués. Les deux jeunes Lyonnaises sont passées par la case prison, en attendant d’être présentées au juge. Les cinq autres suspects sont convoqués en vue d’une mise en examen. Aucune prostituée n’a été interpellé­e. La PJ le rappelle : « Ces femmes sont toujours des victimes. »

Un spectacula­ire accident est survenu hier vers h en bordure de l’hippodrome au niveau du  boulevard Kennedy à Cagnes-sur-mer. A la suite d’une collision entre deux voitures, l’une d’elles a fini sur le flanc en percutant deux autres véhicules en stationnem­ent.

Cinq personnes se trouvaient dans la voiture renversée, parmi lesquelles deux enfants dont un nourrisson de  mois. Les trois adultes ont eu des contusions, ainsi qu’une jeune fille se trouvant dans un des deux véhicules en stationnem­ent percutés. Ces quatre personnes ont été emmenées par les pompiers à l’hôpital de la Fontonne à Antibes. Dix-sept sapeurspom­piers et six véhicules, dont quatre ambulances, ont été engagés. Les dépistages des conducteur­s de la collision initiale ont été négatifs.

Nice : un incendie sur le toit d’une usine

Les sapeurs-pompiers sont intervenus boulevard de la Madeleine, hier à l’aube à Nice, pour un feu survenu dans l’usine Vishay (ancienneme­nt SFER Nice). Le sinistre a été rapidement éteint sans avoir fait de victimes. L’incendie s’est déclaré vers  h, au  boulevard de la Madeleine, dans cette société spécialisé­e dans la fabricatio­n de matériel électroniq­ue. L’alerte a été de courte durée. Les premiers sapeurs-pompiers sur place ont stoppé ce départ de feu qui a concerné la toiture. Selon les constatati­ons des policiers du Quart, il pourrait provenir d’une climatisat­ion défectueus­e. Le Sdis  (service départemen­tal d’incendie et de secours) avait dépêché un groupe incendie sur place. Les renforts ont fait demi-tour avant d’arriver, tout danger étant rapidement écarté. La vingtaine d’employés présents a pu réintégrer les locaux.

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(Photo DDSP ) La brigade des stups de la sûreté départemen­tale est intervenue à l’aube.

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