Une « ubérisation » du trafic dans l’ouest-var
On en sait plus sur l’affaire des deux jeunes Marseillais condamnés, ce lundi, à Toulon pour leur participation à un trafic de stupéfiants entre Marseille, La Ciotat et Saint-cyrsur-mer.
Ces deux individus, âgés de 20 ans et jusquelà inconnus de la justice, avaient été interpellés, ce vendredi à Saint-cyr, à bord d’un véhicule utilitaire de location. Deux cents grammes de résine de cannabis et 550 euros avaient été saisis par les gendarmes. Le duo a reconnu avoir joué un rôle de « livreurs » pour le compte d’insaisissables narcotrafiquants. Ces derniers utilisent les réseaux sociaux pour faire prospérer leur business audelà des cités marseillaises. Une vraie tendance…
Du marketing sur Snapchat
La promotion du service de livraison occulte était réalisée via l’application Snapchat, les instructions données via la messagerie sécurisée Signal. Les livreurs affectés au secteur La Ciotat-saint-cyr ont ainsi réalisé au moins quarante-six « tournées » – dont vingt-quatre dans l’ouest-var – depuis le mois de février.
Sur cette période, entre vingt et trente clients, la plupart mineurs, auraient fait appel à ce service clandestin. Chaque rotation devait rapporter jusqu’à 1 000 ou 2 000 euros de bénéfices aux commanditaires, ont concédé les deux livreurs qui sont restés encore plus évasifs sur leur propre rémunération. « Entre deux cents et six cents euros sur deux mois… »
Des cybertrafiquants habiles
Cette affaire est l’illustration de « l’habileté des trafiquants qui ont saucissonné les tâches de sorte que les exécutants en première ligne ont un minimum d’informations », a décrit Me Sophie Valaza, aux intérêts de l’un des deux prévenus jugés selon le mode de la comparution immédiate. Combien d’autres « livreurs de shit » sillonnent les routes ? Face à cette « ubérisation », le ministère public a réclamé une peine de prison ferme avec une incarcération immédiate. « Il y a de nombreux jeunes victimes de cette addiction. Vous y participez, Messieurs ! » Finalement condamné à un an de prison avec sursis, le duo a échappé au mandat dépôt. « Ce sont deux personnes sans casier judiciaire », a souligné Me Kévin Travart. Son client a dû quitter l’armée après qu’un de ses camarades a été blessé par un engin explosif sur un théâtre d’opérations extérieures. «
Il s’est engagé au service de la France… » Il compterait bien rempiler à l’issue de son suivi psychologique. Son complice a, quant à lui, évoqué son intention d’intégrer une formation de convoyeur… de fonds. Des projets désormais compromis.
Les deux jeunes hommes ont également interdiction de paraître dans le département du Var pendant trois ans.