Fort comme Lessort !
Auteur de 17 points, le pivot international a été l’un des grands bonhommes de la victoire de la Roca Team.
Avec l’aide de Ndoye, il s’est jeté une énième fois dans la mêlée pour aller arracher un ballon ô combien précieux des mains de ce diable de Theodore. Il ne restait plus qu’une minute à jouer, le score était de 88-87 et la Roca Team à quelques secondes d’un premier exploit avant son long voyage à Kazan, où elle pourrait écrire l’une des plus belles pages de l’histoire du basket français. Si c’est le cas, Mathias Lessort y sera pour beaucoup.
Hier soir, lors de ce match 1 qu’il a entamé par une faute dès la première minute, le pivot international, élu MVP, a été un coéquipier admirable et un adversaire infernal par sa capacité à attaquer le cercle, à l’image de ce joli numéro face à Klimenko, déposé avant un panier main gauche au début du troisième quart-temps. Le moment choisi par L’AS Monaco pour montrer les muscles face à cette redoutable équipe russe que Lessort, non conservé par le Bayern Munich en Euroligue l’été dernier, a pilonné comme il se doit.
Avec dix-sept points (71 % de réussite au tir) et cinq rebonds, le natif de Fort-defrance, qui a fait toutes ses gammes en Martinique jusqu’à l’âge de 15 ans, a sorti le grand jeu et tiré tout le monde derrière lui.
« Si on n’a pas de coeur dans des matchs comme ça... »
Avec plus de 32 minutes sur le parquet, la doublure de Rudy Gobert en équipe de France est le Monégasque qui a le plus joué, ce qui ne l’a pas empêché d’afficher son mécontentement lorsque Zvezdan Mitrovic, son coach, l’a fait souffler quelques secondes au coeur d’une deuxième période étouffante.
Manager hors pair, coach Z l’a rapidement relancé dans cette féroce bataille que les autres tauliers de la Roca Team ont également magnifiquement traversée. Car, dans le dernier quart-temps, les Bost, O’brien, Knight, Gray et, bien sûr, Lessort ont pris les choses en mains. Dans ce final de rêve, sous les yeux épris d’amour du Prince Albert, le pivot princier n’a pas tremblé au moment d’enfiler deux lancers francs pour redonner l’avantage à Monaco (86-85). Juste après, Théodore lui faisait la belle. Une dernière fois…
« Cela m’a un peu énervé et vexé, a-t-il confié dans les couloirs du Louis-ii. Je savais qu’il allait certainement demander le ballon. A ce moment, j’ai essayé de l’empêcher d’attaquer. » Mieux, avec Ndoye, il a gratté à la barbiche du meneur américain la balle d’égalisation, voire de match en cas de trois points, et offert la première manche à la Roca Team. « Ce n’est que la moitié du travail, a glissé Lessort. Le soulagement, on l’aura quand on aura gagné ce titre. Si on n’a pas de coeur pour des matchs comme ça, on ne l’aura jamais. »