Nice-Matin (Cannes)

« Une forte valeur symbolique »

Dans moins d’un mois, la course profession­nelle empruntera toute la vallée de la Vésubie pour remonter vers La Colmiane. Des routes ravagées par la tempête Alex en octobre. Une renaissanc­e.

- Textes : Romain LARONCHE

Cela fait bientôt deux ans qu’ils attendent ce moment. Dans moins d’un mois, Christophe Menei, Laurent Elleon, Manon Testou et Nicolas Fritsch vont enfin pouvoir donner le coup d’envoi de leur bébé : la Mercan’tour Classic. Repoussé d’un an à cause de la crise sanitaire, le départ de cette nouvelle course profession­nelle, 100 % azuréenne, va pouvoir s’effectuer depuis Valberg, lundi 24 mai (inscrite au calendrier UCI Europe Tour, 1.1). Un soulagemen­t pour cette jeune et dynamique équipe, qui s’est battue pour lancer cette épreuve. Le Valbergan Christophe Menei nous dévoile les grandes lignes.

Le parcours : « Un retour à la vie »

172,9 km, près de 4000 mètres et quatre cols au menu (la Couillole des deux côtés, La Colmiane et Valberg). La course est très clairement taillée pour les grimpeurs. Au-delà de son profil, c’est la première partie de l’épreuve qui aura la plus forte charge émotionnel­le. « Quand on a vu que les travaux avançaient très vite dans la Vésubie, on s’est dit qu’on n’avait pas besoin d’attendre 2022 pour l’emprunter, expose Christophe Menei. Mais on ne voulait surtout pas déranger, alors j’ai contacté les élus et ils étaient très favorables à l’idée que l’on vienne. Passer avec cette course profession­nelle juste avant l’été, ça aura une forte valeur symbolique, comme un retour à la vie ».

Ces routes ont été totalement dévastées par la tempête Alex du 2 octobre dernier et la Mercan’tour Classic sera la première manifestat­ion sportive qui empruntera la totalité de la vallée de la Vésubie, en traversant Lantosque, Roquebilli­ère, jusqu’à Saintmarti­n-vésubie, avant la montée vers La Colmiane. « Les gens ne savent pas forcément que ces routes sont à nouveau praticable­s. On va montrer une autre image que celles de villages dévastés qui restent encore dans les mémoires ».

Au niveau sportif, il y aura une première moitié de course plutôt roulante. « Cela donnera l’occasion aux baroudeurs de s’échapper ».

Le plateau :

« Avec les meilleurs Français »

Jusqu’à 72h avant le départ de la course, les équipes peuvent encore retoucher les effectifs. Difficile de dire aujourd’hui précisémen­t qui sera sur la ligne de départ. Mais on sait déjà que quelques grands noms seront à Valberg. C’est notamment le cas de

Guillaume Martin, le leader de la Cofidis. « Il l’a annoncé lui-même », reprend Christophe Menei. «On sera à six jours du départ du Dauphiné (30 mai - 6 juin) et Cofidis viendra en configurat­ion Tour de France ».

Face au meilleur Français de la dernière Grande Boucle (11e), quelques autres têtes d’affiche. « On espère avoir Pierre Rolland (B&B Hôtels), au moins un des deux leaders d’arkéa-samsic (Quintana et Baguil), Groupama-fdj viendra avec des grimpeurs, Delko alignera José-manuel Diaz, le récent vainqueur du Tour de Turquie. Même si on se retrouve en concurrenc­e avec le Tour d’andalousie qui a été déplacé, on aura une belle première édition, avec les meilleurs Français ».

Sur les dix-sept équipes attendues, il y aura « quatre World Tour (Groupama-fdj, Ag2r-citröen, Cofidis et EF) et sept Pro Team (Arkéasamic, B&B Hôtels, Total Direct Energie, Delko, Kern Pharma, Burgos, Uno-x Pro) ».

Et des régionaux

Parmi les équipes Continenta­les (3e division), on retrouvera des visages bien connus dans la région, à commencer par le Sospellois d’adoption Davide Rebellin, qui fêtera ses 50 ans cette année, mais continue sa carrière chez Work Service Marchiol Vega. « Il a l’habitude de venir sur nos cyclos, c’est un beau champion ».

Les équipes du Cannois Andrea Mifsud (Swiss Racing Academy) et du Monégasque Antoine Berlin (Global 6 Cycling) ont également été invitées par l’organisati­on.

Une course doublement télévisée

Même en cas de huis clos, il sera possible de voir la course. Elle sera doublement télévisée. «Les deux dernières heures (l’arrivée est prévue vers 16h) seront télévisées sur Eurosport et sur France 3 régions, on aura une belle visibilité ».

Un message environnem­ental

Quand on lance une course qui traverse le parc national du Mercantour, l’environnem­ent est au coeur des préoccupat­ions. «On tenait à être exemplaire­s et l’environnem­ent, ça fait partie de notre ADN. On souhaitait limiter notre empreinte carbone, alors nos quinze véhicules seront électrique­s, grâce à un partenaria­t avec Aiways ».

Les organisate­urs vont également participer à la reconstruc­tion de leur territoire. « Une partie de nos revenus sera redistribu­ée à la réhabilita­tion des sentiers détruits par la tempête ».

Un parrain de renom

C’est Stephen Roche, l’homme du fameux triplé de 1987 (Giro, Tour, championna­t du monde) qui sera le premier parrain de la course.

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(Photos R.L. et AFP) Christophe Menei, l’ancien coureur profession­nel Nicolas Fritsch, Manon Testou et Laurent Elleon, les organisate­urs de cette nouvelle course profession­nelle.
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Guillaume Martin.

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