Muselier veut rassembler large pour garder la Région
À moins de deux mois du premier tour des régionales, le président sortant Renaud Muselier repart au combat. Fort d’un bilan qu’il pense « solide », il entend bien barrer la route au RN.
Toutes ces dernières semaines, Renaud Muselier, président de la Région Sud Provence-alpes-côte d’azur, n’a eu de cesse de répéter qu’il n’était pas en campagne. Depuis mardi, il l’est. Et encore un peu plus depuis hier, date de sa première conférence de presse donnée, entre deux interviews télé, depuis sa permanence marseillaise.
Pour celui qui se présente, certes comme « un homme de la droite et du centre », mais qui « sait additionner et rassembler », il était important de montrer une image d’unité lors de ce premier rendez-vous avec la presse. C’est donc entouré, entre autres, de Martine Vassal, Hubert Falco et Christian Estrosi (même si ce dernier est arrivé en retard), les présidents des trois métropoles de la région, que le candidat Muselier a tenu sa conférence de presse.
La liste est encore ouverte
Côté programme, il faudra encore attendre. En ce début de campagne, Renaud Muselier est une nouvelle fois revenu sur le bilan de sa mandature. Un bilan solide qui « nous est reconnu par des acteurs majeurs du monde de la culture que nous n’avons jamais abandonnés, du monde économique que nous avons toujours soutenu [...] et par plus d’un millier d’élus locaux qui ont rejoint mon comité de soutien ». Allusion à peine voilée à la capacité à rassembler qu’il revendique sans cesse.
Et ce rassemblement, à deux mois du premier tour d’une élection où « va se décider le destin de cette région et de tous ceux qui y vivent, pour les six ans à venir », Renaud Muselier le veut le plus large possible. Il l’a encore répété hier en réaffirmant qu’il était « prêt à travailler avec des gens raisonnables et expérimentés ». Que ce soit des « écologistes raisonnables, c’est-àdire qui ne considèrent pas le sapin de Noël comme un arbre mort ou ne sont pas contre le Tour de France » ,oudes « repentis du Rassemblement national qui ont pris conscience de leur erreur ».
Mais pour connaître le moindre nom d’un de ses colistiers, il faudra se montrer patient. Le candidat se donne encore un peu de temps pour dévoiler sa liste.
Jusqu’au 17 mai, conformément à la loi. « D’ici là, tout le monde va commenter. Il y aura du suspense, des rebondissements, des rumeurs », s’est-il amusé.
Les priorités sont ailleurs
D’ici là, et même au-delà – « les enjeux des deux prochains mois seront colossaux » –, Renaud Muselier devra également continuer à assumer son mandat. Hier, il s’y est engagé. « Les deux calendriers se percutent, celui du retour à la vie et celui de la campagne électorale. Je les mènerai de front, avec un seul mot d’ordre en toutes circonstances : Notre région d’abord ! ».
Ce télescopage des calendriers, c’est bien ce qui attriste Christian Estrosi. Si le maire de Nice a bien entendu réaffirmé son soutien au candidat Muselier, « pour que notre région ne se réveille pas avec la gueule de bois au lendemain du 27 juin », il a aussi regretté d’être « obligé de parler de campagne électorale maintenant, alors que la campagne de vaccination contre la Covid, la campagne de vaccination contre le chômage devraient être nos seules priorités ». Et de glisser : « Repousser les élections régionales n’aurait pas été catastrophique. La démocratie n’aurait pas été confinée ».