Un mémorial pour les victimes de terrorisme
La commission des hommages publics n’a pas retenu l’idée d’une rue en hommage à Samuel Paty, mais il a été décidé de la création d’un mémorial dédié à l’ensemble des victimes du terrorisme.
S uite et fin du feuilleton autour d’une hypothétique place Samuelpaty. Le conseiller d’opposition Patrick Isnard (à l’époque étiqueté RN) avait insisté, en début d’année, pour que le nom de ce professeur d’histoire, assassiné en octobre 2020, soit donné à un lieu ou une rue de la ville. Sa demande avait été inscrite à l’ordre du jour de la commission des hommages publics. Cette dernière se tenant trois fois par an, Patrick Isnard avait tenté d’accélérer les choses, notamment par la voie des tribunaux, mais sans succès. Ça, c’était pour le rappel. La commission des hommages publics s’est tenue le 30 avril dernier et, comme on pouvait le deviner, le débat a fait quelques étincelles.
Une « mascarade collective » ?
L’ordre du jour a d’abord validé le principe d’installations de plaques commémoratives pour certaines personnalités grassoises (voir encadré). Concernant Samuel-paty, il a été décidé, en présence de Daniel Berriaux,
inspecteur de l’académie, de la création d’un mémorial dédié à l’ensemble des victimes du terrorisme. Une décision fortement critiquée par Patrick Isnard. Au point que l’élu d’opposition a décidé de quitter la commission avant sa conclusion.
« Le très courageux Jérôme Viaud a trouvé mille raisons fallacieuses pour ne pas faire partie de ceux qui prennent leurs responsabilités, relèvent la tête face aux antifrance, en les nommant clairement, et rendent hommage à ce pauvre professeur. Ayant vite compris le traquenard et que, comme d’habitude, aucun des conseillers n’irait contre leur patron, j’ai préféré quitter la commission que participer à cette mascarade collective », a pesté Patrick Isnard.
« Pour qu’aucun nom ne soit oublié »
« Lors de la commission, nous avons demandé à Patrick Isnard où il souhaitait voir attribuer le nom de Samuel Paty. Il nous a répondu qu’il ne savait pas, que c’était à nous de nous en occuper. Baptiser une rue, une place, une avenue, n’est pas un acte anodin », déplore Jérôme Viaud.
« Cette proposition du mémorial, reprend le maire de Grasse, répond à une volonté de la municipalité d’honorer la mémoire et le souvenir de toutes les femmes et de tous les hommes visés par des attaques terroristes, sans hiérarchie, ni exclusion. Cette initiative s’inscrit dans le prolongement de l’instauration d’une journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme pour qu’aucun nom ne soit oublié. »
La prochaine réunion de la commission s’attachera à identifier un lieu propice à l’implantation d’une stèle afin que la Ville puisse organiser une cérémonie commémorative le 11 mars 2022. D’après nos informations, la stèle pourrait être installée dans le quartier Saintclaude.