Ferries vers la Corse : problème de bateau ou de port ?
Alors que la levée des restrictions sanitaires et que la saison estivale se profilent, la diminution des liaisons directes avec la Corse fait à nouveau grincer des dents.
Il est loin le temps où deux, voire trois compagnies maritimes desservaient la Corse, et proposaient même des trajets rapides en navire à grande vitesse », constate François. « Corse d’origine et résidant à Nice, notre famille se heurte comme des centaines d’autres, à l’impossibilité totale de rejoindre directement Ajaccio depuis Nice par la mer. Idem dans le sens du retour », déplore-t-il.
« Se rabattre sur Toulon ou Bastia »
La seule alternative est de « se rabattre sur Toulon ou Bastia » avec les conséquences que cela implique en termes « de budget, de temps et de consommation non négligeable d’énergie polluante ». Alors que la Corsica Ferries, seul opérateur faisant encore escale dans le bassin Lympia, annonce qu’elle « reprend ses liaisons depuis Nice », la crise sanitaire qui l’avait conduit à recentrer ses activités sur Toulon, « faute de demande suffisante », ne suffit pas à expliquer le déclin de la desserte niçoise.
Le président de la compagnie, Pierre Mattei, qui «espère retrouver le même niveau d’activité qu’en 2019 », le reconnaît lui-même : le nombre d’escales niçoises était alors déjà en baisse par rapport à 2018. Cette année-là avait en outre vu disparaître la silhouette imposante des Moby... Trois ans après le désengagement de la SNCM.
En 2020, année certes marquée par la Covid, le nombre de passagers transportés n’aura été que de 225 000. On est loin, bien loin, des 920 000 voyageurs qui avaient embarqué ou débarqué à Nice en 2010.
Trafic divisé par trois en ans
En l’espace d’une décennie le trafic a été divisé par trois. Et pour le coup ce n’est pas la demande qui est insuffisante. « Même si nous n’atteindrons jamais à Nice le même niveau d’activité qu’à Toulon, il y a néanmoins un potentiel de développement », assure Pierre Mattei.
Alors pourquoi ne pas aligner plus de bateaux ? Peutêtre parce que le bassin Lympia ne le permet plus. Au travers de la desserte avec la Corse, c’est bien la question de cette infrastructure, construite au milieu du XVIIIE siècle par le roi Charles-emmanuel III de Savoie, qui se pose.