Nice-Matin (Cannes)

Mouliniers de père en fils dans la famille Baussy

À Spéracèdes, le moulin centenaire, sis en contrebas du village, accueille les oléiculteu­rs du Pays Grassois. Gérard, le fils d’aimé, a repris l’affaire avec son frère Alexandre. Il raconte...

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Autrefois très nombreux, les moulins demeurent aujourd’hui des éléments incontourn­ables du bâti rural. Témoins de la vie agricole d’antan, où l’oléicultur­e occupait une place prépondéra­nte, ils restent très actifs de novembre à février, lors des récoltes d’olives.

De Tourrettes-surloup à Spéracèdes

À Spéracèdes, le moulin Baussy perpétue la tradition ancestrale. Gérard qui, avec son frère Alexandre et son épouse Patricia, a repris l’affaire familiale, se souvient : « Le moulin fait partie de ma vie. Enfant, avec mes frères, j’aidais mon père, Aimé (en haut à droite sur la photo), au triturage des olives, puis à la fabricatio­n de l’huile et à sa mise en bouteilles pour les clients qui venaient apporter leur récolte. »

C’est donc le père de famille, Aimé Baussy qui, après avoir exploité un moulin à Tourettes-sur-loup, a pris la suite de Mr. Doussan dont le moulin se trouve au coeur du village de Spéracèdes, face au lavoir. Charlotte, son épouse – 92 ans printemps aujourd’hui – tient une boutique dans la rue principale. Et Gérard de poursuivre : « C’était la source qui faisait tourner la roue. C’est elle qui actionnait les meules en pierre. À l’époque, rien n’était automatisé. »

Moderne mais une âme d’antan

On utilise souvent un instrument, « la feuille », pour récupérer l’huile, que la différence de solvabilit­é avec l’eau fait remonter en surface. Il s’agit là d’une décantatio­n naturelle.

Après quelques années d’exploitati­on, Aimé reprend l’exploitati­on du moulin de Guy Daver. Celui que la famille exploite actuelleme­nt, dont le propriétai­re, choisissan­t de prendre une retraite bien méritée, cède son activité à son confrère Aimé.

Ce dernier, qui a senti passer à temps le vent des nouvelles réglementa­tions et les difficulté­s auxquelles les moulins traditionn­els vont prochainem­ent se retrouver confrontés, gère cette double entreprise de longues années durant, avant de conserver uniquement le moulin actuel.

Un moulin totalement réaménagé. À la pointe du progrès : plus de meule, plus de scourtins en coco empilés pour filtrer l’huile, plus aucun pressoir mais une série de malaxeurs en inox qui permettent une production rapide par centrifuga­tion, conforme aux normes européenne­s.

Un immense magasin

Au rez-de-chaussée, un immense magasin coloré et convivial accueille les visiteurs qui découvrent de nombreux produits artisanaux, dont l’huile produite au moulin. Des pots de tapenade, d’olives vertes ou noires et autres produits tout aussi savoureux jonchent les étagères.

« Nous avons des clients fidèles qui, chaque année, viennent au moulin avec leur récolte. La plupart venaient déjà du temps de mon père, au vieux moulin. »

CORINNE BOTTONI

■ Pour découvrir le moulin : 5, rue du Bourboutel. Tel : 04 93 60 58 59.

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(DR) Aimé et son fils, le tout jeune Gérard Baussy
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