Le fugitif des Cévennes demeure introuvable
L’auteur présumé du double homicide se cacherait toujours dans la forêt. Près de 350 gendarmes sont à la recherche de celui que les enquêteurs estiment être un « solitaire », à la « dangerosité » avérée.
Valentin Marcone, 29 ans, l’homme suspecté d’avoir tué deux personnes dans une scierie des Plantiers dans le Gard est toujours introuvable depuis mardi. Trois cent cinquante gendarmes sont à sa recherche dans une zone de 15 km² et ne trouvent aucune trace de ce dernier.
Lors d’une conférence de presse commune, la préfète du Gard, le général de gendarmerie en charge du département ainsi que le procureur de Nîmes, ont dressé le portrait d’un homme « solitaire », « apte à la survie en milieu hostile » et ont détaillé les moyens mis en place pour tenter de le retrouver.
L’homme armé se comporte de façon « inquiétante »
L’homme n’a donné aucun signe de vie depuis trois jours mais les enquêteurs sont « persuadés qu’il n’est pas loin », comme l’a indiqué le général Philippe Ott, général et commandant du groupement de la gendarmerie du Gard. Dévoilant quelques éléments de son profil, le gendarme a expliqué que le fugitif est armé d’un pistolet automatique qui a pu être utilisé pour commettre le double homicide mais « surtout d’une arme longue avec une lunette de calibre suffisant pour tirer à une centaine de mètres ». Rendant ainsi les recherches dangereuses pour les gendarmes déployés sur le terrain. « Il a un profil de solitaire qui laisse à penser qu’il pourrait potentiellement nous attendre sur son terrain, qu’il connaît parfaitement bien et qu’il maîtrise car il tire en solitaire. On considère qu’il en connaît tous les recoins » ,aexpliqué le général Ott. « Il a un comportement extrêmement préoccupant », a-t-il estimé.
Le procureur de Nîmes, Eric Maurel a, quant à lui, révélé que «depuis quelques jours, il y avait une bascule dans son comportement : il venait au travail avec un gilet pare-balles ». Il a assuré que les enquêteurs se penchaient actuellement sur son profil psychologique. Un survivaliste ? Pas vraiment selon le procureur. Lui préfère parler d’un « homme apte à la survie en milieu hostile », ayant l’habitude de partir en montagne et de chasser. Au cours des investigations, les enquêteurs n’ont pas perçu chez lui, le profil d’un homme capable de vivre des jours et des jours seul en montagne. « Quand il part en randonnée, il se perd en montagne et ne s’y adonne jamais plus d’une journée, en l’état des investigations », adétaillé le procureur. Père d’une petite fille, il avait « une vie stable et aucun problème dans sa vie conjugale », selon lui.
Un terrain de recherches extrêmement difficile
Près de trois cent cinquante hommes ont été déployés sur le terrain pour tenter de le retrouver, dans la zone d’une quinzaine de kilomètres carrés dans laquelle, ils estiment que l’homme se terre. Mais la forêt dense recouvrant cette zone rend les recherches difficiles pour les enquêteurs, malgré les chiens, les caméras thermiques et les hélicoptères utilisés. « Le terrain est extrêmement dangereux et s’avère impraticable la nuit », a reconnu le gendarme. Alors ces derniers priorisent «les appels au centre opérationnel du Gard et la tenue des principaux axes avec des hélicoptères et des caméras thermiques ».
Mais, pour l’heure, les recherches d’indices ne fonctionnent pas. « Nous passons d’une situation tendue sur les ondes, nous pensons y arriver au bout et cela ne donne rien », a détaillé, un peu dépité, le général de gendarmerie Ott, qualifiant même cette situation de « frustrante ». Pourrait-il avoir un complice qui l’aiderait dans sa fuite ? « Tout est ouvert », selon les forces de l’ordre mais il ne s’agit pas d’une piste privilégiée.
Les gendarmes appellent à la prudence
C’est selon les termes du procureur, une région traumatisée qui est le théâtre de ces recherches. Son entourage est plongé dans « l’incompréhension » et la priorité des enquêteurs est de retrouver cet auteur présumé du double homicide. Mais ces derniers appellent à la prudence.
Si des personnes voient quelque chose de concret, qu’ils fassent le 17 ou le numéro dédié au centre opérationnel de Gard. « Je souhaite qu’on l’interpelle vivant pour comprendre son cheminement » ,a convenu le procureur de la République.