Nice-Matin (Cannes)

«Ilaparlé investisse­ments, nous, on parle social » Les élections régionales ? Officielle­ment pas au menu…

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Trois arrêts. Trois ambiances. Protocolai­re sur les quais. Puis, une deuxième amicale dans le hall avec le soulagemen­t des membres de L’AAR, l’associatio­n des amis du rail

« enthousias­te » du retour du train de nuit mais qui lâchent, quand même, un peu la vapeur : « Félicitati­ons aux patients usagers qui ont attendu   heures. » Enfin, une troisième sur le parvis de la gare avec les cheminots, sous bonne garde policière, pour comité d’accueil. « Une fois de plus, c’est nous qui allons faire les efforts », lance François Tejedor, conducteur de trains à la SNCF et secrétaire général du secteur fédéral des cheminots CGT Paca, heureux tout de même du retour du train de nuit. « Jean Castex veut être rassurant comme Christian Estrosi, ils s’appuient sur les investisse­ments pour garantir l’avenir des cheminots », dit-il encore, soutenu par les collègues du syndicat Sud Rail.

« On ne cesse de faire des efforts »

Dans leur viseur, l’ouverture à la concurrenc­e. Ils veulent des négociatio­ns au plus vite. « La SNCF répond à des appels d’offres via des filiales. On sait qu’il va y avoir des transferts de cheminots vers ces filiales ! L’occasion pour eux de renégocier le socle social, les conditions de travail, les parcours profession­nels. » La CGT en est sûre, les investisse­ments annoncés par Jean Castex « sont conditionn­és à la productivi­té ».

François Tejedor grogne : «Ilyademoin­sen moins de cheminots pour un service public maintenu, on ne cesse de faire des efforts depuis des années. »

« Vous avez face à vous un Premier ministre qui se doit d’exécuter la transition écologique. Et le ferroviair­e y a toute sa place », a réagi Jean Castex. Qui n’a pas nié : « Tout le monde doit s’y mettre et faire des efforts de productivi­té. »

Dans un climat régional - et départemen­tal - déjà très électrique, l’annonce de Jean Castex, le 2 mai dans le Journal du dimanche, a eu l’effet d’une bombe. Pas de liste de la majorité présidenti­elle en Provence-alpes-côte d’azur au profit de celle du sortant LR et exit la secrétaire d’état, Sophie Cluzel, invitée à intégrer l’équipe Muselier. Avec elle, des « représenta­nts de la majorité parlementa­ire ».

Pause-café en terrasse

Vingt jours et quelques rebondisse­ments plus tard (pas de Sophie Cluzel, pas de parlementa­ires LREM sur la liste du sortant LR), et après le coup de sang de l’aile de plus en plus droite des Républicai­ns, emportée par le député des Alpes-maritimes Éric Ciotti, Jean Castex a retrouvé, en tête à tête, le temps d’une pause-café sur le cours Saleya, Christian Estrosi fraîchemen­t divorcé des Républicai­ns.

Selon des proches, les deux hommes auraient évoqué la ligne ferroviair­e Nice-breil, la LGV et la fréquence des TER. Ont-ils échangé sur les régionales ? Officielle­ment non. Ni le moment, ni l’endroit, un collaborat­eur du Premier ministre balayant d’une main « une situation extrêmemen­t simple que certains ont voulu rendre compliquée ». Jean Castex n’aurait fait «rien de plus que ce qu’il fait depuis le début de sa prise de fonction » : travailler avec des élus locaux et avec des présidents de région sur des « projets de territoire­s concrets au bénéfice des habitants ».

Quand on entend, ici ou là, M. Macron, M. Castex, c’est pareil que Mme Le Pen, cela nous inquiète un peu ”

« Comment Jean Castex auraitil pu décliner la propositio­n de Renaud Muselier de travailler main dans la main pour des projets, alors que c’est déjà le cas ? », s’étonne-t-on dans l’entourage du Premier ministre. Le cas, par exemple, avec le plan de relance signé avec la Région Paca ou avec la Métropole Nice Côte d’azur, présidée par Christian Estrosi… « Est-ce que le Premier ministre a demandé à Renaud Muselier de quitter son parti ? Non. Estce qu’il lui a demandé de faire un projet différent de celui pour lequel ils travaillen­t déjà ensemble ? Non plus », s’emballe un membre de la délégation. « Nous ne voyons aucun avantage à ce que ce territoire soit géré par le Rassemblem­ent national » : c’est la ligne rouge du gouverneme­nt. « Quand on entend, ici ou là, M. Macron, M. Castex, c’est pareil que Mme Le Pen, cela nous inquiète un peu », s’agite un proche.

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Textes : Stéphanie Gasiglia sgasiglia@nicematin.fr Photos : Sébastien Botella

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Le Premier ministre Jean Castex a savouré un café à La Civette du cours, Saleya, à Nice, en compagnie du maire Christian Estrosi. sur le cours

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