Nice-Matin (Cannes)

« Le golf français a de très bons résultats ces derniers temps »

Entre deux parcours sur les greens raphaëlois, Pascal Grizot dresse un bilan positif de la discipline, en verve malgré les confinemen­ts. Le potentiel est là, reste à fidéliser les jeunes.

- PROPOS RECUEILLIS PAR BRUNO QUIVY

Élu en décembre dernier à la tête de la Fédération française de golf, Pascal Grizot a foulé pour la première fois les greens de Valescure à Saint-raphaël (Var), où se disputaien­t les championna­ts de France seniors le week-end dernier. Douzième président de la FFG depuis sa création, Pascal Grizot, 58 ans, a fait ses armes à la fédération dans de multiples fonctions depuis plusieurs années. Il s’est notamment fait remarquer, avec succès, dans le cadre de la Ryder Cup en France en 2018, dont il était président de la commission d’organisati­on.

Parlez-nous en premier lieu de la fin des restrictio­ns sanitaires. Comment s’est passée cette année si particuliè­re pour le golf ?

On commence à avoir maintenant une solide expérience, puisque l’on a connu trois confinemen­ts en un an ! Tout s’est bien passé pour le golf en France, puisque nous avions mis en place un protocole sanitaire très précis que les clubs ont parfaiteme­nt respecté. Il n’y a pas eu de cluster. Sport de plein air, nous avons été autorisés à poursuivre nos activités, sous certaines conditions, par exemple avec des animations sportives mais sans compétitio­n. Le ministère nous a fait confiance et tout s’est donc bien déroulé.

Comment voyez-vous les mois qui viennent, notamment pour la reprise des compétitio­ns ?

Toutes les compétitio­ns ayant en jeu un titre national vont être reprogramm­ées, même si nous avons des mois de retard à rattraper. On va s’organiser pour cela.

Le golf a traversé la crise sanitaire de façon plutôt positive ?

Tout à fait. Il y a eu avec les confinemen­ts un engouement des sports en plein air, dont nous avons bénéficié. Le golf se pratique dans des espaces naturels très vastes, c’est donc plus facile d’y jouer en respectant les règles sanitaires. Nous avons une augmentati­on de  % du nombre de licenciés par rapport à l’an dernier. Pour être plus pertinent, il faut comparer aux chiffres de , avec l’effet Ryder Cup, et là, on est quasiment à l’équivalent en progressio­n, alors que  avait affiché une baisse de  % de nos licences.

L’action vers les jeunes est une de vos priorités, fortement relayée en Ligue Paca par le président Jean-yves Ortega (qui fait partie du comité directeur de la FFG). Dans le Var et les Alpesmarit­imes, c’est un sujet d’actualité, puisque la moyenne d’âge des joueurs reste élevée…

J’ai été élu notamment sur la priorité des actions à mener vers les jeunes. Il faut savoir que  % des jeunes golfeurs arrêtent au bout de deux ans.

On n’a pas été assez attentif à cette problémati­que, et j’ai engagé une réforme des écoles de golf pour parvenir à conserver et augmenter nos licenciés. L’idée, c’est de les faire jouer beaucoup plus souvent entre eux (entre clubs, entre comités), pour qu’ils progressen­t et prennent du plaisir, au lieu de vouloir à tout prix sélectionn­er les meilleurs pour en faire des champions et laisser les autres sur le côté.

Trop souvent, on met les débutants sur les practices, pour être tranquille, ce qui a pour effet de les décourager assez vite. Au contraire, il faut les encourager à jouer beaucoup plus dans des vraies conditions de jeu.

Les résultats de quelques jeunes de la région (Pauline Roussin-bouchard, Lucie Malchirand) fontils effet de locomotive­s ?

C’est certain que c’est très encouragea­nt et que ça permet aux enfants et ados de se projeter. Filles et garçons ont de très bons résultats chez les jeunes, et plus largement, le golf français a de très bons résultats ces derniers temps. Évoquons la région Paca. Y avez-vous déjà joué ?

Oui, je suis familier de Beauvallon, Terre Blanche et du Old Course Cannes Mandelieu. Mais c’est la première fois que je joue à Valescure. J’ai découvert un golf très beau, chargé d’histoire. Et juste avant, je suis allé au Democratic golf de Roquebrune-sur-argens, un neuf trous tout récent.

C’est très intéressan­t, car cela témoigne de la variété des golfs dans la région.

L’offre de jeu est complète, dans des sites très souvent magnifique­s.

C’est très important, car dans un des pays et une région les plus visités au monde, les parcours de golf doivent être à la hauteur.

Quels efforts sont encore à faire pour être dans l’excellence ?

Peut-être dans l’entretien des golfs, car lorsque l’on joue au Portugal ou en Espagne, on se rend compte que les greens sont vraiment impeccable­s.

C’est un exemple à suivre, mais globalemen­t, la région a de très beaux équipement­s.

Terre Blanche avait été pressenti pour accueillir l’open de France. Notre région aura-t-elle la chance de pouvoir organiser un jour ce type d’événement ?

Mon ambition, c’est d’avoir tous les quatre ans un très gros tournoi en France, PGA ou European Tour. Cela ne peut se faire qu’en Île-defrance car on doit pouvoir recevoir  à   spectateur­s dans des conditions optimales. Mais les trois autres années, je souhaite que des grandes compétitio­ns tournent dans toute la France et notamment l’open de France. Donc, oui, un jour viendra !

‘‘Toutes

les compétitio­ns ayant en jeu un titre national vont être reprogramm­ées” L’offre de jeu est complète dans la région”

 ?? (Photo Clément Tiberghien) ?? Le président de la FFG, Pascal Grizot, se félicite de la bonne santé du golf français.
(Photo Clément Tiberghien) Le président de la FFG, Pascal Grizot, se félicite de la bonne santé du golf français.

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