> MOINS D’ACCIDENTS ET UN TRAFIC PLUS FLUIDE À ROME >À DIJON, LA SMART CITY À L’ÉPREUVE DE LA PANDÉMIE
Des artères saturées, polluées et dangereuses pour les piétons, des transports publics bondés : Rome a décidé de miser sur la smart city pour tenter de résoudre ces problèmes. À partir du mois de juin, la capitale italienne teste le nouveau capteur développé par Sony, le IMX500. Sa principale nouveauté ? Il intègre une puce de calcul et une puce mémoire dédiées à l’intelligence artificielle directement placées sous la couche des pixels. L’objectif ? Lui permettre d’analyser les images sans avoir besoin de les transmettre.
Des caméras qui produisent des données
Ainsi, les caméras ne produisent plus seulement des images, mais sont désormais capables de produire de la donnée. Cette technologie doit permettre de réduire la consommation en bande passante et en énergie : au lieu d’envoyer l’image entière, l’appareil transmet seulement ses métadonnées, soit à peine quelques octets (environ 1 000 fois moins qu’une image traditionnelle). Aucune prise de vue n’est conservée par les capteurs, car ces derniers les convertissent en données. Un système qui pourrait permettre d’étendre l’expérience plus facilement à une ville entière. Selon Sony, cette architecture permet également une meilleure protection de la vie privée.
Trois capteurs en test
Via Vente Settembre, trois appareils ont été installés, pour produire de l’information en temps réel sur les places de parking libres (afin d’être cartographiée sur un système GPS par exemple), le taux de remplissage des bus et avertir les conducteurs des piétons qui traverseraient la chaussée. Des capteurs intégrés à la chaussée ont été entraînés à détecter le passage d’un piéton et à alerter, le cas échéant, les automobilistes. Installés sur des abribus intelligents, d’autres capteurs seront capables de compter le nombre de personnes qui montent et descendent de chaque bus.
En , la capitale de la région Bourgognefranche-comté avait inauguré son « hyperviseur urbain » Ondijon en grande pompe - un chantier à millions d’euros sur plus de ans. La smart city ainsi naissante ne le savait pas encore, mais il allait se révéler particulièrement efficace pendant la crise sanitaire.
« Ce centre a permis de gérer la saturation du CHU et d’apporter un soutien à la population », appuie Denis Hameau, conseiller municipal délégué à la qualité du service public et à la relation aux usagers.
Cette plateforme - qui remplace six sites - regroupe toutes les fonctions principales de la ville : police municipale, sécurité, circulation, gestion de la voirie et e-administration. L’ensemble de ces services ainsi que caméras de vidéosurveillance disséminées dans la ville et des centaines de capteurs installés sur les équipements urbains (feux tricolores, candélabres…) y envoient en temps réel leurs données ; Ondijon permet la commande à distance de l’espace urbain.
Un numéro vert accessible jours sur a également été mis en place. Avant la pandémie, les questions des administrés avaient surtout trait aux ouvertures des services, la restauration scolaire, le signalement d’un dysfonctionnement d’un équipement public ou d’un danger. Avec la Covid-, si le nombre d’appels a - dans un premier temps - baissé, ils ont été « plus compliqués à traiter », de l’aveu même des services, qui ont rassuré et pris en charge des personnes isolées - notamment par la fracture numérique.
Partage d’informations crucial
Rassurer les gens, trouver des solutions inédites, utiliser les caméras pour repérer des personnes qui feraient un malaise seules dans la rue, ou donner la priorité aux bus aux carrefours pour qu’ils ne soient pas retardés : le partage d’informations entre les services coordonnés par Ondijon s’est révélé crucial.
« Si cette crise était intervenue il y a deux ans, nous aurions été obligés de mobiliser beaucoup plus de personnel, et de ce fait d’exposer au risque plus de monde », déclarait Philippe Berthaut, directeur général des services au Monde, en avril . Le centre, qui employait personnes avant la pandémie, pouvait en mobiliser au plus fort de la crise.