Un modèle à repenser pour pérenniser le Grand Prix
Depuis trois ans, le retour du Grand Prix de France au Castellet est tout sauf un long fleuve tranquille. De gros problèmes d’accès la première année, pas assez de public la deuxième et une annulation pour cause de pandémie la troisième. Sous contrainte sanitaire, cette édition 2021 a bien lieu, mais elle a subi un changement de date de dernière minute. Le contrat avec la FOM, l’autorité organisatrice de la F1 se terminant au terme du Grand Prix 2022, la question de la pérennité de l’épreuve se pose déjà inévitablement. Le président du Groupement d’intérêt public Grand Prix de France ne l’esquive pas. « Nous sommes déjà au travail pour que 2022 soit une réussite avec 80 à 90 000 spectateurs. » Mais Christian Estrosi veut voir plus loin. « L’an passé, nous nous sommes vraiment demandé si nous serions là en 2021. Nous y sommes, avec de vraies ambitions et des évolutions en tête, notamment en termes de partenariats. »
« Ascenseur émotionnel »
Nerf de la guerre, le financement de l’épreuve est au centre des interrogations. Avec, de l’aveu même des organisateurs du Grand Prix de France, un modèle à réinventer. « La collectivité n’a pas éternellement vocation à être organisatrice d’une telle épreuve », estime le président du GIP. « Nous menons un travail de fond en ce sens avec Eric Boullier, le directeur général du GIP, afin qu’elle soit confortée et que son modèle évolue, juridiquement et financièrement. La FOM semble attachée à ce que la France enracine son Grand Prix. Nous souhaitons aussi que la France affirme que ce Grand Prix, c’est celui de la France, pas celui de la région et des collectivités. Le président de la Fédération,
Nicolas Deschaux et celui de la FIA, Jean Todt, y sont favorables .» Le président de la FIA confirme. « Une telle épreuve doit intéresser le pays, et pas seulement une région. C’est formidable que la France puisse avoir un Grand Prix et que la F1 soit considérée comme un événement national par la France. Voir cette épreuve inscrite dans la durée est souhaitable, ne serait-ce que pour récompenser les efforts fournis par les organisateurs », observe Jean Todt.
Même son de cloche du côté du président de la Fédération française du sport automobile (FFSA). « Le
Grand Prix de France est une marque et nous ferons tout pour qu’il soit confirmé au calendrier, assure Nicolas Deschaux. Il a d’autant plus de valeur au Paul-ricard qui a su développer une visibilité forte ». Stéphane Clair, le directeur général du circuit, forme le même voeu. « Depuis 2018, les aléas ont créé un ascenseur émotionnel qui nous a conduits à nous poser des questions. Personne n’a jamais baissé les bras. On sait s’adapter à des conditions difficiles. Si l’horizon s’éclaircit, on imagine déjà le succès du Grand Prix de France 2022. » Une course après l’autre...