Nice-Matin (Cannes)

LES BLEUS PENAUDS

Les Tricolores menaient pourtant 3 - 1 La France éliminée aux tirs au but par la Suisse

- Gavranovic égalise à - à la e : la France ne s’en relèvera pas... À BUCAREST, VINCENT MENICHINI

Les Bleus, incapables de battre les Suisses dans le jeu (-), ont été éliminés au bout du suspense, après une séance de tirs au but ( tab à ) et quittent l’euro en huitièmes de finale. C’est Kylian Mbappé qui a manqué la dernière tentative française.

Au bout d’un huitième de finale irrespirab­le, que la France a d’abord renversé avant de laisser filer comme des bleus, il y aura eu ce penalty raté de Mbappé, ou plutôt détourné par Sommer qui a envoyé la Suisse en quart d’un grand tournoi pour la première fois depuis 1938. C’est dire l’exploit réalisé par la sélection helvète face aux champions du monde, qui ont été punis et trop faibles défensivem­ent pour espérer marcher sur les traces de leurs aînés. Il n’y aura donc pas de doublé Coupe du monde-euro, il n’y aura pas de Ballon

d’or pour Mbappé, qui a vu le sol se dérober sous ses pieds après avoir manqué le dernier tir au but de la France, celui qu’il espérait être comme celui de la délivrance, de la qualificat­ion. Pour l’attaquant parisien, qui a donc quitté l’euro avec zéro but et un tir au but manqué, cette soirée à Bucarest restera, à jamais, comme celle des regrets. Il lui faudra être très fort - ce qui ne fait pas de doutes pour passer à autre chose, oublier cette action ratée, seul face à Sommer, lors de la prolongati­on et, bien sûr, ce penalty repoussé par le gardien suisse. Juste après ça, Thuram est venu en courant à sa rencontre pour le prendre dans ses bras, mais hélas, il est resté inconsolab­le, comme anéanti par la violence de cette fin soudaine. Trois ans après le sacre en Russie et son intronisat­ion au rang de superstar, Mbappé va devoir digérer le premier échec de sa carrière, et quel échec ! Le coeur des Français a battu très fort, hier soir, même trop dans ce match de dingues que les joueurs de Didier Deschamps ont démarré à la mi-temps et terminé sur les rotules. Les larmes ont finalement coulé sur les visages bleus. Elles n’étaient pas de joie, comme à Kazan ou à Saintpéter­sbourg, mais bien de tristesse après un scénario si cruel mais pas improbable, non plus, compte tenu des limites affichées lors du premier tour et l’absence de spécialist­e au poste d’arrière gauche, par exemple.

La barre de Coman

L’arena Nationala n’a pas boudé son plaisir. Elle s’est levée pour la ola, à grands coups de “Romania”. C’était la prolongati­on de ce huitième de finale de folie, qui a basculé dans l’irréel en seconde période avec dans l’ordre : un penalty sorti par Lloris à 1-0, cinq buts inscrits par la France et la Suisse, dont un nouveau doublé de Benzema, une frappe fantastiqu­e de Pogba, une égalisatio­n de Gavranovic à la 90e minute et une volée de Coman sur la barre au bout du bout. A 3-1, la France pensait avoir fait le plus dur, mais les nombreux errements de sa défense, épouvantab­le de la 1re à la 120e minute, ont tout gâché et offert à la Suisse une prolongati­on inespérée. Lenglet avait été le premier à faire n’importe quoi en oubliant de sauter face à Seferovic sur l’ouverture du score. Pour ses premières minutes à l’euro, le défenseur de Barcelone n’a jamais été aidé par Kimpembe qui, lui, a passé la mi-temps, ce qui ne lui a pas permis de reprendre ses esprits et d’élever son niveau de jeu, consternan­t par moments.

Didier Deschamps s’est également trompé en dessinant son équipe dans un 3-4-1-2 novateur, qui n’a pas duré plus de 35 minutes, le moment choisi par le sélectionn­eur pour revenir à un système à quatre défenseurs. Du bricolage, encore, ce qui n’est jamais bon signe à ce moment d’un Euro, malgré beaucoup de circonstan­ces atténuante­s.

Un match épique

Lancé à la mi-temps, Coman a remis de l’ordre dans la maison bleue et apporté du liant devant. Comme par miracle, le trio Benzemamba­ppé-griezmann est devenu irrésistib­le et a tout renversé sur son passage. Pogba s’est occupé du reste pour inscrire le but qu’on pensait alors être celui de la qualificat­ion. Mais il a tout gâché, ou presque, en fin de match en perdant un ballon dans le rond central avant l’égalisatio­n suisse. Il était écrit que les huitièmes de finale de la France dans un grand tournoi se devaient d’être épiques et irrespirab­les. Il y avait eu le Paraguay, en 1998, l’irlande, en 2016, l’argentine, en 2018. Il y aura donc la Suisse, en 2021, mais cette fois l’histoire s’est mal terminée pour les Bleus qui quittent cet Euro par la petite porte, trop tôt, beaucoup trop tôt même.

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(Photos Epa)
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