Pour Muselier, tout commence maintenant
Le président sortant doit sa large victoire à la coalition qui s’est constituée autour de lui. Il s’est engagé à en « tenir compte ». A gauche comme au centre, il est attendu au tournant…
Renaud Muselier aurait-il remporté les élections si Jean-laurent Félizia, qualifié pour le second tour, avait maintenu sa candidature ? Possible. Mais pas certain.
Comme en 2015, le retrait de la liste de gauche a largement favorisé la victoire de la droite républicaine.
Il y a six ans, Christian Estrosi s’était engagé à « tenir compte » de cette réalité. Il avait promis de créer une instance représentative, en marge de l’hémicycle, pour permettre aux minorités non-représentées de porter leur voix dans le débat.
« On avait imaginé des règles de pondération par département et par famille politique, se souvient le président sortant. C’était trop compliqué. Cette usine à gaz n’a jamais fonctionné. »
Un comité de vingt membres
Mercredi dernier, 48 heures après l’annonce du retrait du Rassemblement écologique et social, le candidat
Muselier s’est engagé sur un système « plus sérieux » et « plus efficace ». Son idée : un comité d’une vingtaine de membres qui pourra proposer deux délibérations, ainsi qu’un voeu ou une motion, avant chaque réunion de l’assemblée plénière. Un représentant de cette instance serait également autorisé à intervenir en séance, chaque début d’année, pour un discours de politique générale.
Une « belle idée », reconnaît Jean-laurent Félizia, qui assure n’avoir « rien demandé et rien négocié ».
« Nous n’avons aucune nouvelle »
« À cette heure, nous n’avons aucune nouvelle de M. Muselier, précisait hier matin le leader écologiste. Je n’ai pas l’intention de le solliciter. C’est lui qui a fait cette offre, nous attendons de voir s’il va tenir ses promesses. Nous serons attentifs aux propositions qu’il va nous faire. » Méfiant ? Le nouveau patron de la gauche ne s’en cache pas. « On ne se fera pas prendre au piège, assure-t-il. On ne veut pas faire de la figuration, intelligente ou pas. Le futur président de la Région a pris des engagements vis-àvis de nos électeurs, il doit se montrer responsable. »
« Il s’est engagé par écrit »
Le discours est sensiblement le même du côté de Jean-marc Governatori. Sauf que le chef de file de L’écologie au centre, lui, ne semble pas douter du respect de la parole donnée.
« Renaud Muselier s’est engagé par écrit à mettre en oeuvre sept de nos seize propositions (1), rappelle le Niçois. Parmi celles-ci : la distribution quotidienne d’un repas bio et végétarien dans tous les lycées. »
Les deux hommes ont convenu de se rencontrer, le 6 juillet, pour affiner la mise en oeuvre de ses mesures.