La gauche, clé de
Bien malin celui qui peut, aujourd’hui, prédire le résultat de la présidentielle de . Les scrutins de ce dimanche ont brouillé les cartes et créé avant tout de l’incertitude. Tout est remis en cause, à commencer par le match retour Macron-le Pen qui semblait jusqu’à présent inévitable. Les finalistes de viennent, en effet, de vivre un dimanche électoral noir. Certes, l’extrême droite existe encore mais elle recule comme si la colère qui la nourrrissait se réfugiait désormais dans l’abstention. L’échec du parti macronien est encore plus spectaculaire : non seulement La République en marche n’a obtenu que % des suffrages mais l’abstention confirme une grave dépression politique alors que le chef de l’etat avait promis un renouveau démocratique. Dans cette Bérézina abstentionniste, seul le vieux monde résiste. La droite progresse dans les régions qu’elle contrôlait et voit Xavier Bertrand – unique présidentiable officiellement déclaré – conforté. De son côté, la gauche socialiste tient ses positions de et ne cède plus de terrain. Si rien n’est donc écrit pour l’elysée, des tendances de fond, en revanche, se dessinent qui compteront dans les mois à venir. Paradoxalement, c’est la gauche qui pourrait tenir les clés de la présidentielle. Si elle ne recule plus, rien dans les scrutins de dimanche ne montre néanmoins qu’elle soit portée par une dynamique nouvelle. La France insoumise a sombré. Les écologistes ont gagné des sièges sans pour autant conquérir la moindre région. Les socialistes sortants l’ont tous emporté, comme en Provence-alpescôte d’azur pour les régionales, il pourrait en fait décider de son issue finale. Ce sont les voix de gauche qui, en , feront le nouveau chef de l’etat. Qui saura les capter au second tour ?
Le chef de l’etat les avait attirées en . Depuis, pour l’essentiel, elles se sont détournées de lui. S’il ne les convainc pas dans les dix mois qui viennent, il sera pris en étau car il est désormais menacé sur sa droite. Aussi bien Xavier Bertrand que Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez ont montré qu’ils avaient garrotté l’hémorragie de leurs
« Les écologistes ont gagné des sièges sans pour autant conquérir la moindre région. »
confirmant le leadership du PS à gauche, mais le Parti socialiste est encore trop faible pour espérer s’imposer dans la présidentielle. Cependant, électeurs vers l’extrême droite. Ils ont aussi gagné en crédibilité, en étant bien réélus, et prouvé que l’attraction macronienne les menace moins.
Pour la présidentielle, il faudra que l’un des trois malgré tout s’impose. Une guerre des prétendants leur serait fatale. Ensuite, le candidat désigné devra capter des voix de gauche au détriment de Macron. A ce jeu, Bertrand et Pécresse semblent mieux placés que Wauquiez. En tout cas, cette donnée politique fait que, au-delà de la sécurité, l’immigration ou l’économie, le social et l’écologie seront des questions majeures pour espérer triompher en .