Nice : Estrosi envisage un pass sanitaire pour aller au resto
Préoccupé par la remontée (légère) des taux d’incidence et les quelques cas identifiés de variant Delta dans les eaux usées, le maire va « cibler les antivax ».
On ne va pas condamner les gens qui ont un sens civique, les mettre sous cloche, à cause de ceux qui refusent de se faire vacciner ». Cash. Clair et net : Christian Estrosi « va cibler les antivax ».
Préoccupé par la remontée des cas de Covid-19 sur le territoire, le maire de Nice promet prévention, facilitation d’accès à la vaccination et durcissement pour les récalcitrants. « Nous étions à un taux d’incidence les plus bas de France la semaine dernière : 30 cas de Covid-19 sur 100 000. Nous sommes aujourd’hui à une centaine. Pour l’instant, c’est léger, mais c’est une petite alerte », avertit le président de la Métropole Nice Côte d’azur. Qui s’inquiète de « quelques cas identifiés du variant Delta, particulièrement virulent, détectés dans les eaux usées de Nice ». « Depuis le début, ma préoccupation première, c’est, martèle-t-il, la protection de la population. Bien avant la politique et toute campagne électorale. »
La vaccination ralentit
Il « observe l’évolution de l’épidémie à la hausse en Europe et au-delà, voit arriver l’été et le tourisme qui va repartir, ce qui est souhaitable économiquement pour notre région ». Mais Christian Estrosi observe dans le même temps « un ralentissement des volontaires à la vaccination », seule issue, selon lui, à une sortie de crise sanitaire : «Nousserons à 63 % de la population vaccinée (deux doses) à la fin de la semaine. Notre objectif, c’est d’arriver à 80 % à la fin de l’été, nécessaire pour commencer à acquérir une certaine immunité. »
On n’y est pas. Et ça freine. Estrosi redoute et refuse le scénario de l’année dernière : « Un mois de juin insouciant, une remontée en juillet-août et un reconfinement. » Faute de pouvoir « rendre la vaccination obligatoire comme il l’aimerait », le premier magistrat de Nice a donc imaginé des solutions incitatives et coercitives.
Le retour du masque àlaplage?
« J’engage, avec plusieurs centaines de maires, une discussion avec le gouvernement pour que nous puissions décider au niveau local d’un pass sanitaire », explique fermement Estrosi.
Grinçant : « Le pass sanitaire, c’est bien d’en parler c’est mieux de le faire ! Je ne veux plus mettre Nice sous cloche et je veux pouvoir prendre des mesures dès aujourd’hui. » Quelles mesures ? «Unpass sanitaire pour aller au restaurant, à l’opéra, pour aller travailler en présentiel. Il est hors de question que ceux qui ne sont pas vaccinés viennent semer des clusters ! Je dois protéger l’activité, l’économie, la population. »
Cela peut-il passer par le retour du masque en extérieur ou à la plage ? « Pourquoi pas dans certaines zones où il y a un risque de contaminations. Il y avait 3 000 personnes dimanche soir à Rauba Capeu, Coco Beach ou Franck-pilatte. C’est interdit. J’ai d’ailleurs demandé des renforts de gardes mobiles au préfet. Il faut être vigilant. ».
Côté prévention, la Métropole va multiplier les contrôles des eaux usées secteur par secteur et faciliter les conditions d’inscription à sa plateforme vaccinale : « On supprime l’exigence de résidence principale, indique Christian Estrosi, tous ceux qui étudient à Nice, travaillent à Nice ou même viennent en vacances chez nous pourront bénéficier du vaccin. » Pour simplifier encore l’accès :«À partir du 7 juillet, nous ouvrons le palais des expositions sans rendez-vous. Et nous allons ouvrir un nouveau centre de dépistage à Garibaldi et mener des campagnes de sensibilisation dans les lieux les plus fréquentés : gare, aéroport, plages etc. » Enfin, pour populariser : « Des personnalités niçoises, youtubeurs et influenceurs vont se mobiliser. »