Nice-Matin (Cannes)

Un migrant agresse sexuelleme­nt une trisomique à Nice :  mois de prison

- G. L.

Le tribunal correction­nel de Nice a condamné hier Johnson Abiodun, 20 ans, à dixhuit mois de prison ferme. Le 20 mai, il avait agressé sexuelleme­nt une trisomique dans le jardin d’arménie, avenue de Suède, près de la Prom’. Ce Nigérian sans papiers, à la demande d’asile périmée, errait depuis quelque temps dans Nice. Il allait de logement provisoire en logement provisoire, via le 115. Le prévenu avait même été interpellé, en état d’ébriété, pour apologie du terrorisme… avant d’être relâché, l’infraction ne paraissant pas constituée. Le parquet avait fait appel de cette décision.

En garde à vue, Johnson Abiodun avait reconnu les faits d’agression sexuelle. Mais, interrogé hier par Alain Chemama, président du tribunal, il a finalement nié les avoir commis. « Je ne l’ai jamais touchée. » Et d’accuser la police d’avoir trafiqué son procès-verbal. Problème, plusieurs témoins avaient assisté à la scène. Le 20 mai, la malheureus­e, qui se rendait à un cours de soutien scolaire, s’était isolée dans un buisson pour satisfaire un besoin naturel. C’est là que Johnson Abiodun était passé à l’action.

Des témoins intervienn­ent

Plusieurs témoins, dont un agent de la ville de Nice, avaient entendu les appels de détresse de la victime et étaient intervenus. L’un d’eux avait découvert le migrant couché sur sa victime. L’agresseur n’a, heureuseme­nt, pas pu aller plus loin. La victime a été retrouvée traumatisé­e. Elle a témoigné hier avec beaucoup de courage à la barre du tribunal correction­nel.

Johnson Abiodun, en provenance de Libye où il a travaillé dans l’agricultur­e pour payer sa traversée à des passeurs, aurait connu quelques déboires judiciaire­s en Italie avant de faire l’objet d’une mesure administra­tive d’expulsion de nos voisins transalpin­s. Le procureur de la République, Vincent Edel, a souligné sa dangerosit­é et réclamé 18 mois de prison avec maintien en détention et interdicti­on de territoire français de trois ans. Le tribunal a suivi, rallongean­t jusqu’à 5 ans l’interdicti­on de paraître sur le territoire français une fois la peine purgée. L’avocat de Johnson Abiodun, Me Laurent Terrazzoni, avait auparavant clairement posé la question de l’utilité d’une peine de prison : « Madame est une victime, c’est une certitude. Elle est très courageuse, c’est une évidence. Mais un suivi médical, psychologi­que, voire psychiatri­que serait plus utile pour mon client qu’une peine de prison. » Un expert, dont le rapport a été produit au tribunal, affirme que le prévenu ne présentait pas d’anomalie mentale et était accessible à une condamnati­on pénale.

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