Un sourcier sur les terres de Pagnol
Réputé pour son don de sourcier radiesthésiste, Michel Hennique a été sollicité par Nicolas Pagnol, petit-fils de Marcel, pour trouver de l’eau sur la célèbre propriété de la Bastide Neuve.
Quand il a posé le pied sur la terre aride de Marcel Pagnol, entre garrigue et oliviers, nul doute que Michel Hennique a songé à L’eau des collines ,le célèbre diptyque de l’auteur provençal. À quelques mètres de la fameuse Bastide Neuve, où l’écrivain-cinéaste passait ses vacances estivales sur la commune d’allauch (prononcez à l’eau, ironie du sort) près de Marseille, peut-être que les fantômes de Jean de Florette ou Manon des sources ont accompagné la quête du sourcier mouginois.
« Sur le terrain, j’ai tout de suite entendu la voix de Marcel Pagnol, avec les reparties de ses personnages dans les films, j’avais l’impression d’être soudain en tête à tête avec lui. »
Sur les traces de Pagnol dans une oliveraie
Une histoire quasi pagnolesque, qui a débuté par un coup de téléphone de Nicolas Pagnol, petit-fils du célèbre écrivain-cinéaste. Celuici ne recherchait pas la fille du puisatier, mais bel et bien un sourcier. Et s’il n’a pas connu son grand-père, Nicolas travaille néanmoins à en perpétuer l’esprit, via la restauration de certaines oeuvres et des lieux qui les ont inspirées. Notamment cette Bastide Neuve, théâtre de La gloire de mon père, et ses alentours. « L’urgence est de réhabiliter ce cabanon qui tombe en ruine, précise l’héritier Pagnol. Il s’agit aussi de recréer une oliveraie, là où mon grandpère, petit, faisait les 400 coups avec Lili, qui serait cultivée à l’ancienne et servirait d’outil pédagogique. » Un musée à ciel ouvert, gratuit, et quelques bouteilles d’huile pour le prestige. Mais qui dit oliveraie, dit aussi… eau, pour l’irriguer a minima. C’est là que Michel Hennique devient un personnage central de cette nouvelle histoire. « On me l’avait recommandé, j’ai été très impressionné par sa façon de bosser, il m’a bluffé. »
« Dans le Sud, l’eau est un trésor »
Après avoir noté le numéro de la parcelle et obtenu un relevé de cadastre, Michel a d’abord effectué sa recherche géologique de chez lui, jusqu’à localiser une veine d’eau via son pendule appliqué sur un tableau numérique. Ensuite, le sourcier mouginois s’est rendu sur le terrain, pour confirmation. Comme le faisait jadis Marcel Pagnol, qui a souvent tenu les baguettes, lui aussi.
« Dans le Sud, l’eau est un trésor, et sur chacune de ses propriétés, mon grand-père a toujours recherché des sources, rappelle Nicolas Pagnol. L’ancienne oliveraie avait gelé en 1957, puis brûlé dans les années 1970. Avec la veine d’eau, on va tout reprendre à zéro ! »
Reste à financer un prochain forage, pour lequel il est fait appel aux donateurs sur le site internet marcel-pagnol.com. En attendant, Michel Hennique se tient prêt, et a déjà cerclé le lieu où creuser. Avec un petit panneau, en forme d’épilogue : « Merci Marcel ».