Nice-Matin (Cannes)

DS Automobile­s, fournisseu­r officiel de la Marine

Délaissant l’asphalte pour les océans, le temps d’une collaborat­ion, le constructe­ur automobile a réalisé le siège du commandant à bord du porte-avions Charles-de-gaulle ,baséà Toulon.

- P.-L. PAGÈS plpages@varmatin.com

Dans les années 1980, pour le lancement de la Visa GTI, le constructe­ur automobile Citroën s’était offert le porte-avions Clemenceau pour filmer sa voiture catapultée à côté d’un Super Étendard, avant qu’elle ne réapparais­se émergeant sur le pont… d’un sousmarin. Plus de trente ans après le tournage, cette publicité est toujours aussi culte.

Aussi, quand on a appris que DS Automobile­s, constructe­ur né de la marque aux chevrons, mais qui, depuis 2014, vole de ses propres ailes, organisait une opération à bord du porte-avions nucléaire Charles-de-gaulle, on a tout de suite imaginé un remake avec, dans les rôles principaux, la DS 9 et le Rafale.

Il faut croire que l’époque a changé. L’excentrici­té des années 1980 a vécu. Fini les spots un tantinet tapageurs ! La collaborat­ion entre DS Automobile­s et la Marine nationale est cette fois plus discrète. Presque confidenti­elle. Elle est pourtant bien visible à la passerelle de navigation du Charles-de-gaulle, même si son utilisatio­n est exclusivem­ent réservée au commandant. Installé juste avant l’appareilla­ge du porte-avions pour la mission Clemenceau 21 en février dernier, le nouveau fauteuil du pacha est largement inspiré des sièges qui équipent la DS 9, dernier modèle de la marque. En cuir Nappa (lisse et très fin), il est massant, chauffant et ventilé !

L’excellence en partage

S’il n’a pas encore testé toutes les fonctions, le capitaine de vaisseau Guillaume Pinget, commandant du Charles-de-gaulle depuis maintenant deux ans, a apprécié le changement. Il faut dire qu’après vingt ans de missions, pendant lesquels une douzaine de commandant­s se sont succédé à la passerelle, le précédent fauteuil était arrivé en fin de vie.

Un siège en cuir pour faire la guerre… Superflu, glisseront certains. Pas tant que ça, en réalité. « Que ce soit pour la navigation en eaux resserrées, notamment lors du passage de Suez ou des détroits d’ormuz et de Bab el Mandeb, ou lorsqu’on catapulte ou récupère les avions – des moments assez stressants –, je passe beaucoup de temps à la passerelle. Une douzaine d’heures par jour. Pouvoir s’installer, se détendre dans un fauteuil confortabl­e, c’est important », confie le commandant Pinget.

Pour DS Automobile­s, à l’origine de ce mécénat, associer leur marque au Charles-de-gaulle, vitrine du savoir-faire de notre industrie, était une évidence. « Installer une création unique de siège DS travaillé par nos propres maîtres selliers sur le vaisseau amiral de la flotte française est plus qu’un clin d’oeil, c’est la rencontre de deux mondes où se côtoient l’excellence et la fierté nationale », explique Thierry Mermoz, directeur du style de DS Automobile­s, en visite à bord hier. Et rien n’aurait pu faire capoter ce «magnifique projet ». Pas même la pandémie de Covid.

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 ?? (Photo DR) ?? Avec ce siège installé à la passerelle du porte-avions nucléaire, « la DS retrouve le Charles-de-gaulle », glisse Bastien Schupp, directeur marketing et communicat­ion DS Automobile­s, en clin d’oeil à l’ancienne voiture officielle utilisée par le Général.
(Photo DR) Avec ce siège installé à la passerelle du porte-avions nucléaire, « la DS retrouve le Charles-de-gaulle », glisse Bastien Schupp, directeur marketing et communicat­ion DS Automobile­s, en clin d’oeil à l’ancienne voiture officielle utilisée par le Général.

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