Un requin peau bleue mort découvert dans un canal
À Puget-sur-argens, un pêcheur a fait cette étonnante découverte lundi soir. L’espèce ne s’aventurant pas en eau douce, sa présence à environ 4 km des côtes reste un mystère.
Lundi soir, alors que l’équipe de France de football jouait son match de l’euro contre la Suisse, Mathieu se promenait à Pugetsur-argens (Var), où il habite, le long du Béal, un canal dont l’eau est captée en amont du seuil des Iscles sur le fleuve Argens. Ce passionné de pêche « no kill »(1) s’est frotté les yeux lorsqu’il a découvert un poisson qu’il ne s’attendait pas à voir là, et pour cause, il s’agissait d’un petit requin. Visiblement mort.
« J’ai d’abord pensé à un requin bouledogue, espèce qui s’aventure en eau douce, témoigne ce jeune homme, qui a publié une image sur son compte Instagram (2). Comme il était en contrebas, au bord de la berge, je suis descendu le récupérer à la main. J’ai constaté que c’était un peau bleue ».
« Impossible qu’il soit arrivé là tout seul »
« Impossible qu’il soit arrivé là tout seul, ce n’est pas une erreur de la nature, poursuit-il. J’ai contacté l’association Ailerons et beaucoup discuté avec son responsable. On pense que c’est quelqu’un qui l’aurait pêché dans la baie et l’aurait ramené chez lui, puis jeté. C’est très triste car c’est une espèce menacée en Méditerranée ». Le Pugétois a alerté également Robert Dancette, président de la Gaule de l’estérel et viceprésident de la fédération du Var pour la pêche et la protection du milieu aquatique. Ce dernier s’est déplacé pour observer cette étonnante découverte. Mesuré par les deux hommes, l’animal faisait 1,2 mètre.
Hier matin, M. Dancette est retourné sur les lieux et a alerté la police municipale et les services techniques de la commune, qui sont allés dans la journée récupérer le cadavre du jeune requin, afin qu’il ne pourrisse pas sur place, l’odeur étant déjà pestilentielle.
« Je leur ai demandé, à toutes fins utiles, de prendre des mesures de conservation, sac étanche et frigo ou congélateur », précise-t-il. Il s’interroge tout autant : Comment ce jeune squale a-t-il fini ses jours et qui s’en est débarrassé à 4 km des côtes ? Le mystère reste entier.