Nice-Matin (Cannes)

La photo contempora­ine prend la pose

Le directeur artistique du Centre de la photograph­ie de Mougins choisit des artistes contempora­ins qui posent un regard différent sur le monde.

- MARIANNE LE MONZE mlemonze@nicematin.fr 1.- Natasha Carua” na et Jenny Rova (à partir de fin octobre) évoqueront les femmes et l’amour, non sans humour. Puis, Li Lang, un artiste chinois, et Yuki Onodera, une sommité (février 2022).

Le directeur artistique du Centre de la photograph­ie de Mougins prête les murs immaculés de ce nouveau lieu communal d’exposition (300 m2) à des photograph­es contempora­ins qui ont une histoire sur le monde à raconter.

François Cheval impose sa vision dès le premier rendez-vous. Des histoires, Isabel Muñoz, « une artiste espagnole que je suis depuis ses débuts », en a rapporté plein son sac photos : corps de danseurs de butô, de danseuse aquatique, de yakusa aux tatouages évocateurs, de femmes adeptes de shibari, l’art du lien érotique japonais… Chaque photo intrigue. Chaque corps dévoile une intimité. Évoque un Japon mystérieux.

Trois exposition­s annuelles

« C’est le résultat de sept voyages au Japon. Ce sont des centaines et des centaines d’images. Avec Yasmine (N.D.L.R. : Chemali, la directrice du Centre de la photograph­ie), nous en avons choisi 38 et 4 vidéos .»

Dorénavant, les deux niveaux d’exposition fraîchemen­t installés dans l’ancien presbytère rénové accueiller­ont trois exposition­s annuelles (1). « On est là pour créer un endroit différent. Pour que les gens regardent le monde autrement que celui qu’on leur propose tous les jours à la télé », assure le directeur artistique qui se pourlèche en guidant cette visite en avant-première, l’ouverture au public étant prévue pour ce samedit : « J’ai une chance folle en fin de carrière de participer à une telle aventure. » Conservate­ur et créateur de musées à travers la planète depuis le début des années quatre-vingt, de La Réunion à la Chine, en passant par le Jura, François Cheval, 54 ans, est emballé par l’opportunit­é que lui donne la ville de Richard Galy de lancer, non pas un musée cette fois, mais en lieu artistique et culturel qui après chaque exposition de photos repartira à vide.

Une nouvelle page blanche

Une nouvelle page blanche à remplir d’images qui interpelle­nt, titillent l’oeil averti ou néophyte. « Notre ambition est d’offrir le meilleur de la photograph­ie contempora­ine du monde entier. Il faut que les gens qui viennent ici se disent : mais qu’est qu’ils vont nous montrer encore ? »

« J’ai une carrière de 40 ans dernière moi. En Chine, le musée que je dirige, c’est plus d’une cinquantai­ne de personnes à gérer », confie ce Belfortois qui a lancé ou rénové un musée des vins, un musée archéologi­que, plusieurs musées de la photo et des Beaux-arts. À Mougins, c’est l’humilité qui prévaut, insiste-t-il. « Nous sommes une petite équipe de 6 personnes. Ce qui est un sacré effort pour un projet culturel aujourd’hui. »

Si l’héritage du musée de la photograph­ie André Villers, propriété de la commune, a été proprement préservé et conservé par Yasmine Chemali, experte en la matière, il ne figure pas au fond du Centre de la photograph­ie de Mougins qui l’accumulati­on dans ses réserves. Mais il n’oublie pas son héritage pour autant : « Le jour de l’ouverture (Voir ci-dessous), on rendra hommage à André Villers que j’ai bien connu. J’ai un portrait de moi quand j’avais une trentaine d’années fait par André. J’ai aussi une sculpture. C’est quelqu’un que j’aimais beaucoup. »

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 ?? (Photos Sébastien Botella) ?? François Cheval, directeur artistique du Centre de la photograph­ie de Mougins, devant l’une des photograph­ies d’isabel Munoz d’un Yakuza en version habillée et dénudée.
(Photos Sébastien Botella) François Cheval, directeur artistique du Centre de la photograph­ie de Mougins, devant l’une des photograph­ies d’isabel Munoz d’un Yakuza en version habillée et dénudée.

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