La France à la tête d’une force navale de l’otan
À l’automne 2019, Emmanuel Macron n’y était pas allé avec le dos de la cuillère en déclarant l’alliance Atlantique en « état de mort cérébrale ». Moins de deux ans après, et alors que le sommet de l’otan s’est tenu récemment à Bruxelles, les choses semblent être rentrées dans l’ordre.
« Pas de politique à bord »
C’est du moins le sentiment du capitaine de frégate Grégory Guiran, commandant du bâtiment de commandement et de ravitaillement Somme et, depuis deux mois – « Une première pour la France » –, du Standing Nato Mine Countermeasures Group 2 (SNMCMG2), un groupe de guerre des mines de l’otan.
« J’ai pris le commandement de la force le 23 avril dernier en embarquant mon état-major à La Spezia en Italie. Deux jours plus tard, la Somme, accompagnée de quatre chasseurs de mines, participait à l’exercice majeur Spanish Minex-21 en Espagne. En retirant 21 mines, on a fait carton plein. Le groupe de guerre des mines s’est montré opérationnel en très peu de temps », se félicite le commandant Guiran. Outre cet exercice, la Somme a également navigué de concert avec les frégates espagnoles Mendez Nunez et britannique HMS Kent qui constituaient cette fois le Standing Nato Maritime Group 2. « Ces différentes forces navales assurent la permanence à la mer de l’alliance Atlantique et, le cas échéant, constituent de vraies forces de réaction rapide. En cas de crise, l’otan est là, prête à intervenir », insiste le commandant Guiran. Et pour les plus sceptiques qui ont encore en mémoire les crispations de l’été dernier entre la Turquie et la Grèce, l’officier français confie : « On ne fait pas de politique à bord. J’avais dans mon état-major un officier turc et un officier grec. Tout s’est très bien passé, avec un grand professionnalisme. La mission, validée par les 30 pays membres de l’otan, a été menée à bien ».
Après deux jours d’escale à Toulon, l’occasion pour l’équipage de se faire vacciner contre la Covid-19, la Somme devait mettre le cap sur Carthagène où le commandant Guiran devait remettre le commandement du SNMCMG2 à l’espagne.