Nice-Matin (Cannes)

Paroles de jeunes auteurs...

- CHRISTINE RINAUDO crinaudo@nicematin.fr

Elles et ils ont écrit, chacun, une nouvelle. Au-delà du simple aspect rédactionn­el, les 14 collégiens de Saint-sauveur ont vécu une expérience riche. Ecrire sur un épisode tragique, faire le point, laisser l’imaginatio­n prendre le dessus pour être plus positif, essayer de ne pas culpabilis­er tout en racontant sa propre histoire, en apprenant sur le métier d’écrivain, en se nourrissan­t des idées des autres : voilà une immersion pédagogiqu­e et une altérité qui ne pouvaient être que bénéfiques. Certains le disent...

Morgane, 14 ans : « J’habite Touëtsur-var. Après Alex, j’ai emprunté des routes dévastées. J’ai également été inquiétée par rapport à mes grands-parents qui ne pouvaient pas nous rejoindre justement à cause de ces destructio­ns. Les ateliers ? Ils m’ont fait travailler, créer. J’ai utilisé des souvenirs. Dans ma nouvelle, j’ai évoqué mon arrière-grand-mère que j’ai toujours voulu connaître. Et puis revivre la tempête dans la peau d’un arbre permet de mettre un peu de la distance avec ce triste événement. »

Ombeline, 15 ans : «Onavulesdé­gâts de la tempête à Saint-sauveur. Pourquoi les ateliers ? J’aime beaucoup écrire. Depuis toujours. Ces séances m’ont permis de m’améliorer et d’aiguiser mon imaginatio­n. Caroline nous a encouragés à écrire et nous a aidés à à faire sortir nos pensées. » Alexis, 12 ans : « J’habite Saint-dalmas. Personnell­ement, je n’ai pas été touché, mais un de mes grands-parents est resté bloqué. J’ai eu aussi des amis très impactés... Une maison détruite... Participer ces ateliers, m’a aidé à parler de ce qui s’est passé. Cela m’a apaisé, libéré la tête et du coup, je n’y pense presque plus. Et même, cela m’a aidé à avancer...» Maelys, 13 ans : « Je suis domiciliée à Saint-sauveur. La tempête m’a marquée. J’étais chez moi. Ma mère et ma soeur étaient coincées ailleurs et mon père était sur la route. Grâce aux ateliers et à Caroline, j’ai pu parler de ce que j’avais ressenti à d’autres, ce qui m’a procuré du bien. Pour la nouvelle, on devait se mettre dans la peau d’un arbre, c’était plus facile de s’exprimer dans un autre corps...»

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(DR) Alexis, Maelys, Morgane, Ombeline et leur professeur­e Cindy Gosset au second plan : une partie du groupe qui a fait des ateliers d’écriture un cheminemen­t vers une logique, non pas de perte, mais de création.

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