Bleu, blanc, bouge
Que retenir de la journée des Français ? Hier, ils n’ont pas tous été à la fête. Présents dans l’échappée de la journée, Guillaume Martin et Aurélien Paret-peintre ont été les Tricolores les plus en vue. Bien accompagnés aux avant-postes par leurs compatriotes, Bruno Armirail (Groupama-fdj) et Kenny Elissonde (Trek).
« J’avais coché cette étape, j’avais envie d’être acteur de la course, a confié le leader de Cofidis, qui vise les victoires d’étapes plutôt que le général cette année. J’ai fait pas mal d’efforts pour prendre l’échappée, peut-être un petit peu trop pour pouvoir jouer la victoire à la fin, mais je reste content de ma course. J’ai fini l’étape un peu émoussé. Je n’avais plus trop de force quand c’est comme ça, très intense. On oublie parfois de s’alimenter, donc j’étais un peu vidé à la fin. »
Un temps Maillot Blanc et donc meilleur jeune, tunique à laquelle « il n’a pas pensé », Paret-peintre, lui aussi, visait une victoire d’étape.
« J’ai réussi à trouver l’ouverture. Je pensais que ça allait être un peu moins long pour sortir, a avancé le coureur d’ag2r-citroën. L’étape a été disputée à une vitesse folle (38,6 km/h de moyenne pour le vainqueur Pogacar, NDLR), c’était impressionnant toutes les bosses qui se sont enchaînées… »
Alaphilippe lâché
Comme Martin, le Haut-savoyard a payé ce rythme d’enfer.
« Dans le final, l’enchaînement Romme-colombière a été très difficile et je pense que tout le monde avançait au mental. Il m’a manqué des jambes. Je me suis bien accroché mais voilà ça s’est fait à la pédale. Le plus fort a gagné. Je visais l’étape, puis je me suis accroché au maximum pour me replacer un petit peu au général. »
En parlant du général, les deux Bleus ont fait un joli bond en avant. Respectivement 30e (Martin) et 32e (Paret-peintre) avant le départ d’oyonnax (Ain), les voilà revenus aux portes du Top 10. Ce matin, ils pointent aux 12e et 13e rangs, à plus de 7 minutes de l’irrésistible Pogacar.
Pour trouver trace d’un premier Français au général, il faut regarder du côté de Groupama-fdj et David Gaudu. Le Breton est 9e à 5’52’’ du Slovène. Hier, il s’est bien battu pour finir dans la roue de Richard Carapaz.
De son côté, Julian Alaphilippe a bu la tasse. Comme le Belge Wout van Aert (Jumbo), le champion du monde s’imaginait reprendre le Maillot Jaune à van der Poel, mais il n’a pas eu les jambes pour le faire. Vainqueur au Grand-bornand en 2018 et premier Tricolore au général hier matin (7e), le trublion des Deceuninck a cédé lorsque le groupe des favoris a explosé à 32 bornes de l’arrivée. Au classement, ‘‘Alaf’’ a dégringolé jusqu’à la 23e place.